L’économie du sable, une manne pour Le Lavandou
Avec vingt-neuf lots de plage, la commune est la deuxième du département, derrière Ramatuelle. Le poids économique de ces établissements est loin d’être négligeable
Avec vingt-neuf lots de plage répartis sur douze kilomètres de littoral, l’économie du sable revêt une importance capitale au Lavandou. Juste derrière Ramatuelle, la commune arrive dans le classement de tête des communes balnéaires varoises comptant le plus d’entreprises dans ce secteur très particulier, essentiel pour leur économie. Particulier, d’abord parce que les entreprises, installées sur le domaine public communal ou maritime, bénéficient de délégations de service public (DSP).
Un statut bien particulier
Ces DSP sont un peu au monde de l’entreprise ce que le CDD, le contrat à durée déterminée, est au salarié : par essence, une DSP est à durée limitée. Elle comporte également des obligations de service public : autrement dit, les établissements de plage ne sont pas là que pour assurer leur propre rentabilité économique.
Des investissements de près de , M€
Elles doivent aussi respecter un cahier des charges leur imposant différentes obligations : rendre possible l’accès des toilettes aux personnes présentes sur la plage, par exemple, ou encore employer au minimum une personne titulaire du BNNSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique).
emplois directs et plus encore
Au Lavandou, vingt-six des vingt-neuf DSP ont été renouvelées cette année, pour une durée qui va de trois à neuf ans (1), en fonction de l’investissement de départ. Plus il est lourd, plus la durée de la DSP est longue, pour permettre au délégataire d’assurer la rentabilité de son investissement. Globalement, c’est la somme très conséquente de 1 895 127 euros que les nouveaux titulaires des plages vont investir sur le littoral de la commune. Cet investissement ne sera pas rentable que pour eux : la commune tire aussi un très gros avantage financier de cette économie du sable. Le montant total de la redevance que la commune percevra chaque année pour l’ensemble des établissements présents sur son territoire s’élève à 480 000 euros. A cela s’ajoutera, dès 2018, 2 % du chiffre d’affaires réalisé l’année précédente sur les activités de locations de matelas et de parasols, un chiffre d’affaires estimé à 447 000 euros par an. La commune n’est pas seule à tirer profits de l’existence de ces DSP. Tout le tissu économique est concerné. L’impact le plus évident se mesure en terme d’emplois direct : les vingtneuf établissements de la commune emploient 180 personnes. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg : le nombre d’emplois induits est difficilement calculable. Les fournisseurs de denrées ou de matériels divers notamment, mais aussi les artisans locaux employés au moment du montage et du démontage des installations profitent de cette économie du sable et des débouchés qu’elle leur offre.
Menaces
Si ces retombées indirectes sont difficiles à chiffrer, à titre d’exemple, Gil Bernardi, le maire du Lavandou et président du syndicat des communes du littoral varois, aime à citer une petite anecdote. Un viticulteur du secteur de Ramatuelle lui a un jour indiqué qu’il écoulait 80 % de sa production de rosé auprès des établissements de plage de sa commune. Voilà qui confirme les conclusions d’une étude réalisée l’an dernier par la Chambre de commerce et d’industrie du Var. Elle montrait que cette économie littorale est un « moteur pour l’économie du Var ». Un moteur fragile cependant : les profonds bouleversements liés aux phénomènes naturels (érosion des plages notamment) et les changements de réglementation inquiètent les professionnels et les élus qui ne veulent pas voir le moteur se noyer...
1. On parle en année, mais il s’agit plus précisément de saisons, puisque les établissements de plage ont obligation de fermer hors saison, et même de démonter leurs installations quand elles sont installées sur le domaine public maritime.