Christophe Maé, amoureux du Sud
Interview La tournée de son dernier album L’attrape-rêves - déjà triple disque de platine, avec Il est où le bonheur, notamment -, amène l’artiste aixois demain au Zénith de Toulon
Toulon, c’est vraiment ma région, mais j’ai jamais trop joué là-bas. Par contre, j’ai fait la manche à côté. J’étais à Saint-Tropez, Sainte-Maxime, Saint-Raphaël. J’ai beaucoup joué de 18 à 28 ans, là-bas.» Il est comme ça, Christophe Maé, à nous parler de ses galères des débuts, spontanément, sans amertume. Parce que depuis, il a chopé des bonnes choses au passage. Dans L’Attrape-rêves, son quatrième album, on en retrouve pas mal, de sa demande en mariage, à son fils Marcel. Des titres qui le racontent comme jamais. « Si on écoute l’album, on sait qui je suis, pour le coup ! », lance l’artiste mi-aixois, avec cette gouaille provençale, bien de chez nous. Alors, on lui a concocté une interview attrape-rêves... Pour répondre à la chanson Il est où le bonheur, quels sont vos plus grands rêves de bonheur réalisés ? Oh, c’est de grandir avec le public ! Depuis dix ans, là, ce qui se passe, c’est magnifique. C’est la quatrième, cinquième grosse tournée dans laquelle on fait des grandes salles. Puis surtout, ce qui est magnifique dans ce métier, c’est d’être là, sur la durée, quoi. Je crois que c’est mon plus grand rêve réalisé à ce jour.
Et vivre à Paris, c’est aussi le rêve ? (Il y vit à mi-temps, nldr) Ouais, ben disons que j’adore l’énergie de cette ville, en tous les cas. Parce que ça va très vite, tout le monde bosse, et forcément qu’il y a un truc là-bas qui est cool, parce que ça te met dans une bonne dynamique, quoi. C’est vrai que je travaille plus volontiers là-bas que dans le Sud. Pour moi le Sud, c’est le repos, la dilettante, la famille, voilà. M’occuper de mes enfants… C’est carrément une autre dynamique (il réside aussi du côté d’Aix-en-Provence, ndlr).
Dans ans demain, vous dites : « Je mène la vie qui faisait rêver le gamin que j’étais ». Il vous reste quand même des rêves encore à réaliser ? Ah ben des rêves, j’en ai plein ! Forcément, j’en ai encore. Heureusement ! C’est juste ce qui te donne la foi, l’envie de continuer, d’avancer. En exemple : pourquoi pas aller jouer un peu aux États-Unis ? Vous chantez aussi les rêves des migrants anéantis près des côtes de Lampedusa. Pourquoi ce titre ne sort pas en single ? Pourquoi pas. Pourquoi pas ! Là pour l’été, on part pas sur ce titre-là. C’est Marcel, le single (chanson sur son fils, nldr). Mais à l’automne, j’aimerais beaucoup effectivement. Parce que c’est une chanson en terme d’émotion… qui parle à énormément de monde. L’histoire qu’elle raconte ne laisse personne indifférent. Sur ce titre-là, j’ai fait la musique, mais c’est le premier texte que j’ai reçu de Paul Ecole (auteur pour Oxmo Puccino, Calogero,
Pour moi, le Sud, c’est le repos, la dilettante, la famille. ”
avec qui le chanteur a co-écrit la quasi -totalité des titres de cet album, ndlr). Et Paul Ecole, ça a été une de mes plus belles rencontres artistiques. C’est un garçon qui est juste à fleur de peau, avec qui j’ai eu un super-feeling. J’ai passé un an avec lui à écrire tout l’album. Ça a été un virage pour moi cet album-là, parce que j’ai vraiment pris le temps d’écrire mes textes et de les mettre en musique par la suite. Ce que je n’avais jamais fait. Avant, je composais d’abord la musique, après j’écrivais par-dessus. Et là, j’ai chopé mes thèmes, la Parisienne… J’avais envie d’écrire Les amis ,deme foutre un peu de leurs gueules aussi. J’ai commencé à écrire un refrain par ci, un couplet... Après, avec Paul Ecole, on a mis tout ça en forme. Et puis, j’ai pris la guitare. Ça m’a permis aussi de me détacher d’une certaine pudeur, d’écrire plus franchement et surtout de me raconter. Raconter ce qui me traverse. Concert demain jeudi 13 avril, à 20 h, au Zénith de Toulon, tarifs de 39 à 69 euros. Rens. 04.91.80.10.89. Locations dans les points de vente habituels et billetterie sur place le soir du concert à partir de 19 h.