Var-Matin (Grand Toulon)

Et si le divorce était consommé ?

- P. M.

Et si le groupe - au moins une partie - ne faisait plus confiance au jeu prôné par Mike Ford, sur le départ en fin de saison ? Le torchon brûlerait-il entre les uns et les autres ? La défaite de dimanche soir face au Stade Français est-elle celle de trop ? Dans un contexte, il est vrai, particulie­r avec des hommes de Gonzalo Quesada qui n’entendaien­t pas mourir devant leur public, les Toulonnais sont passés une nouvelle fois à côté de leur sujet même si l’essai de Bastareaud masque quelque peu ce nouveau revers. Dans les entrailles d’un stade Jean-Bouin hospitalie­r, désabusés, les joueurs toulonnais à la recherche de la salle de réception erraient l’âme en peine. En zone mixte, Richard Cockerill, l’entraîneur des avants toulonnais, s’en prenait publiqueme­nt à l’arbitrage qui n’avait pas, selon lui, été impartial. Plongé dans un abîme de perplexité Mike Ford, la tête baissée appuyée contre le mur semblait perdu dans ses pensées. Marc Dal Maso, à l’écart, ne tenait pas à faire de longs commentair­es après cette nouvelle déconvenue. Mesuré, le spécialist­e de la mêlée, n’affichait pas loin s’en faut - un optimisme béat avant d’aller avec ses hommes disputer le quart de finale européen, dimanche prochain face à l’ASM. « On reste hors de l’eau grâce à la mêlée mais dans l’engagement on n’y est pas. On a vraiment un problème de replacemen­t ».

Un électrocho­c sortirait-il les Rouge et Noir de leur torpeur et leurs peurs ?

Ça balance pas mal à Paris

Certains joueurs, et non des moindres, ne tenaient pas à faire des commentair­es publics. Ils préféraien­t - chose rare - garder l’anonymat pour… balancer. Un cadre levait les yeux au ciel plutôt que donner son analyse.

Elle aurait été sans concession. Un autre, à mots couverts, mettait en cause le jeu proposé par le manager anglais décrié. Un trois-quarts relevait : « On joue seulement quand on y est contraint. Le moindre grain de sable se transforme en énorme galet. Notre jeu manque d’ambition et nous manquons cruellemen­t de confiance. Et pourtant quand on joue, on peut être bon ».

Quand nous invitions ce joueur a exprimé son désarroi auprès du coach en chef, ce dernier lâchait dépité : « Ça ne sert à rien, il n’écoute pas ».

Mike Ford semble préférer mourir avec ses conviction­s plutôt qu’infléchir sa façon de voir son rugby. Un jeu auquel les joueurs n’adhèrent plus. Le président qui a regagné hier matin en train Toulon avec ses joueurs se pose certaineme­nt des questions et cherche - de nouveau - des solutions. Avant l’arrivée du tandem Galthié-Landreau (le duo était en fin de semaine dernière à Berg la saison prochaine, il faut parer au plus pressé dès aujourd’hui. À l’heure d’une première échéance capitale, il y a urgence à revoir sérieuseme­nt la copie, à corriger, modifier ou changer ce qui peut encore l’être. Faute de quoi, il ne resterait plus qu’à espérer un miracle. Au pied des volcans d’Auvergne, Lourdes et loin, Toulon encore davantage.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Mike Ford, ici aux côtés de Richard Cockerill, avec à ses pieds ses hommes garde-t-il toujours la confiance du groupe ?
(Photo Luc Boutria) Mike Ford, ici aux côtés de Richard Cockerill, avec à ses pieds ses hommes garde-t-il toujours la confiance du groupe ?

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