Une lecture difficile de la politique russe ”
Que ce soit en Arctique ou en Méditerranée, la Russie inquiète. Que cherche-t-elle ? Il est difficile de le savoir : poursuit-elle un plan à long terme ou ses coups de force sontils destinés à produire du consensus intérieur pour faire oublier ses piètres performances économiques ? J’aurais tendance à penser que la vérité se trouve entre ces deux hypothèses. D’une part, le régime cultive le nationalisme afin de conserver sa légitimité, d’autre part, sa stratégie semble s’inscrire dans la continuité des ambitions tsaristes, puis soviétiques, notamment en mer Noire et au Proche-Orient.
Quel comportement adopter face à cette puissance qui ne cesse de jouer la provocation ? Le problème est qu’aux yeux des Russes, ce sont les Occidentaux qui ne cessent de jouer la provocation en essayant de faire entrer dans l’orbite otanienne d’anciens satellites de la Russie, contrairement aux garanties qui auraient été données à cette dernière au lendemain de la Guerre froide… Comment dépasser cette peur réciproque, largement fondée de part et d’autre, mais grosse de menaces ? Il y faudrait beaucoup de bonne volonté et de tact, mais il est à craindre que Poutine comme Trump se laissent embarquer dans le jeu de rôles auquel les poussent sans doute les franges les plus dures de leurs opinions publiques. À moins que les États-Unis et la Russie ne finissent par faire cause commune contre un ennemi commun ?