Un kebab et une boucherie halal mitraillés à Propriano
Une boucherie et une sandwicherie musulmanes ont été visées dans la nuit de mardi à mercredi par des tirs à Propriano (Corsedu-Sud), des actes condamnés et qualifiés de « racistes » par une partie de la classe politique même si « aucune piste » n’était privilégiée dans l’enquête. Plusieurs dizaines d’impacts de balles ont été relevés par la gendarmerie sur les façades des deux commerces voisins dans la rue Charles-de-Gaulle, au centre de la station balnéaire de Propriano. C’est le gérant de la boucherie qui a donné l’alerte vers 8 h 30. « Les dégâts sont minimes », a précisé le procureur de la République à Ajaccio, Eric Bouillard, évoquant des tirs d’ « armes automatiques tirant du 9 mm ». La boucherie avait déjà été la cible de tirs peu après son ouverture, en juin 2013. Quelques semaines après les manifestations qui avaient suivi l’agression de pompiers à Ajaccio la nuit de Noël, et qui avaient été marquées par des débordements racistes et islamophobes, une partie de la classe politique a promptement condamné des actes « racistes ». Le maire PRG de Propriano, Paul- Marie Bartoli, a immédiatement dénoncé « le racisme le plus vil et le plus stupide ». Le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé des « actes intolérables » qui « imposent notre condamnation unanime ». Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve affirmant « la détermination totale du gouvernement à faire respecter l’ordre public et l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire de la République », a souligné qu’ « aucun acte de la sorte ne [devait] rester impuni » et qu’il appartenait « à la Justice de donner le cas échéant des éléments à l’enquête en cours ». Les tirs ont été condamnés par un représentant du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, qui a « demandé aux autorités de faire la lumière sur ces événements ». Le procureur d’Ajaccio a souligné qu’ « aucune piste n’ [était] privilégiée », jugeant même « plutôt dangereux de donner une hypothèse privilégiée ».