Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Et la cité phocéenne

Exposée aux caméras du monde entier, la cité phocéenne a relevé un formidable défi : elle a offert aux Jeux olympiques de Paris 2024 une splendide entrée en matière.

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Fiers d’accueillir la flamme olympique. Les Marseillai­s peuvent légitimeme­nt l’être. L’arrivée de la flamme hier à bord du Belem aétéunevér­itable réussite. Un spectacle grandiose même. Sur l’eau, où le mythique troismâts, suivi comme son ombre par presque un millier d’embarcatio­ns en tous genres, a défilé des heures durant devant la cité phocéenne. « Et sans aucun accident », soufflait dans un sourire le préfet maritime de la Méditerran­ée, responsabl­e de la sécurité en mer, peu de temps avant que le voilier, monument historique, ne fasse son entrée dans le Vieux-Port.

La Patrouille de France fait le show

Une entrée fracassant­e saluée notamment par un spectacle pyrotechni­que, mais surtout par la Patrouille de France dont les Alpha Jet ont dessiné les cinq anneaux olympiques dans le ciel marseillai­s. Le public venu en nombre (on parle de 150 000 personnes présentes au bas de la Canebière !), un temps rendu apathique sans doute par une trop longue attente, pouvait alors exulter. Et davantage encore en découvrant le visage, longtemps masqué par une capuche, de celui qui a allumé le chaudron : le rappeur Jul. L’enfant du pays. « L’artiste le plus streamé en France », lâche le speaker, peu avare en superlatif­s. Mais comment lui reprocher, tant la ville de Marseille était à la fête hier.

Pour une fois, la cité phocéenne ne faisait pas, en effet, les gros titres de la rubrique faits divers. D’ailleurs, nombreux étaient les Marseillai­s hier à mettre ce point en avant. Pierre, Denis et Serge, trois copains

postés plage des Catalans, sont de ceux-là. «Pourune fois, on parle de Marseille en bien. On a une belle ville. Le monde entier peut s’en rendre compte aujourd’hui. C’est la première fois qu’elle est montrée comme une ville normale. On peut être heureux et fiers », lâchent d’une même voix les trois compères.

Des Parisiens conquis par Marseille

À quelques pas de là, Francis et Éliane sont du même avis. S’ils sont venus sur le littoral phocéen, « c’est bien sûr pour tenter d’apercevoir la flamme olympique. Mais c’est surtout parce que c’est Marseille qui l’accueille. C’est

un moment particulie­r quand même ».

Irène partage également ce point de vue. « C’est un moment qu’on ne connaîtra sans doute qu’une fois dans sa vie, alors il est important d’assister à cet événement exceptionn­el pour Marseille et pour la France », confie cette infirmière, t-shirt de Paris 2024 sur les épaules. On l’aura deviné : c’est une passionnée de sports. Et son programme de juillet en atteste. « J’assisterai le 24 juillet au match de foot programmé au Vélodrome. Dans la foulée, je monterai à Paris pour voir la cérémonie d’ouverture des JO» , lâche-t-elle, exaltée. Chauvins les Marseillai­s ? Un peu sans doute. Mais, et

c’est la magie des JO, ils ne sont pas les seuls à plébiscite­r l’arrivée de la flamme. Vêtus aux couleurs de leur pays, un groupe de Colombiens savoure également ces instants uniques. «On est là pour soutenir nos compatriot­es embarqués à bord du trois-mâts Gloria présent à Marseille. Mais aussi pour encourager la cité phocéenne et la France qui nous ont adoptés depuis quelques années », déclare Yolanda dans un parfait français. Plus étonnant encore, ce couple de Parisiens rencontré dans le jardin du Pharo qui domine l’entrée du Vieux-Port. Portant fièrement la Phryge olympique, mascotte de ces JO, Chrystel

est aux anges. «On est venu de Paris exprès. Parce que les JO sont un moment historique. Et franchemen­t, on ne le regrette pas. On voit Marseille autrement, d’une façon quelque peu atypique et exceptionn­elle. C’est sûr, on reviendra plus souvent », confie la Parisienne, extatique. Son compagnon va encore plus loin : « Les JO sont un symbole de paix, de concorde entre les peuples. Être à Marseille aujourd’hui en tant que Parisien est l’occasion d’abolir les clivages qui nous opposent aux Marseillai­s ».

Que les dieux de l’Olympe les entendent !

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A 79 jours de l’ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l'histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en
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La foule des grands jours hier sur le Vieux-Port de Marseille pour accueillir le trois-mâts Belem et la flamme olympique.

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