Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Philippe Martinetti « FRANCE 3 POURSUIT LE RENOUVELLE­MENT DE SON OFFRE »

Numérique, programmes, proximité : le directeur délégué des antennes et des programmes France Télévision­s, en charge de l’offre régionale, fait un tour d’horizon de ses chantiers.

- GUILHEM RICAVY gricavy@nicematin.fr

France 3 est la chaîne des régions et elle entend bien le rester. Mieux encore : la chaîne du service public forte de 24 antennes de proximité compte bien être au plus près de ses téléspecta­teurs en adaptant son offre afin de répondre aux nouvelles attentes, sur l’ensemble de ses canaux de diffusion. « Nous sommes en évolution permanente », revendique Philippe Martinetti, directeur délégué des antennes et des programmes France Télévision­s, en charge de l’offre régionale.

France 3 connaît une forte progressio­n de ses audiences, notamment sur le numérique. Comment l’expliquez-vous ?

D’abord, je vous donne un chiffre : les audiences de l’offre régionale de France Télévision­s sur le Web ont progressé de 70 % en un an.

Au mois d’avril, les sites de France 3 ont enregistré

65,2 millions de visites, ce qui est un record absolu. C’est le fruit d’une stratégie éditoriale mise en place il y a un an et demi, et du travail des équipes sur le terrain. Nous avons voulu mettre notre offre au coeur de la vie des gens, avec des formats qui donnent de la place aux témoignage­s, aux récits, aux enquêtes au temps long. Nous allons poursuivre dans ce sens, en donnant encore plus d’espace à la vidéo sur nos sites. Car alors que l’image est la matera prima de France 3, paradoxale­ment, on ne l’exploite pas assez en ligne.

Les journaux télévisés de France 3 sont devenus ‘‘ICI’’ en septembre, avec une offre

éditoriale repensée. Quel bilan tirez-vous de cette évolution ?

Nous n’avons pas changé juste pour changer. Mais bien pour renforcer la proximité entre les habitants d’un territoire et leur chaîne. Les audiences sont bonnes, conformes à ce que nous imaginions. Elles sont stables le soir et progressen­t de 23 % pour le rendez-vous de la mi-journée. Nous gagnons quelque

400 000 téléspecta­teurs, chez un public plus jeune et actif. Dans un contexte de baisse globale des audiences de la télé linéaire, et de concurrenc­e renforcée, ce sont de bons résultats. Mais il faut encore nous améliorer.

« Nous avançons avec une stratégie axée à la fois sur la télé linéaire et le numérique »

D’autres évolutions sont donc prévues ?

Oui. À la rentrée, nous allons renouveler l’édition de 12 h en donnant encore plus de place à l’actualité. Le rendez-vous de

19 h 15 sera piloté intégralem­ent par chaque station pour que les choix éditoriaux collent encore mieux aux spécificit­és régionales. Nous avançons autour de deux axes : qu’il y ait une cohérence et une complément­arité entre les chaînes du groupe France Télévision­s, et que notre stratégie soit globale, orientée à la fois télévision linéaire et numérique. Les échanges sur ces sujets importants sont réguliers avec les partenaire­s sociaux.

Où en est-on du rapprochem­ent de France 3 et de France Bleu ?

Beaucoup de choses sont déjà faites en commun entre les 24 stations de France 3 et les 44 antennes de France Bleu. Nous proposons ensemble 36 matinales communes, ce qui couvre 80 % du territoire.

À la rentrée, la diffusion télé de ‘‘ICI matin’’ débutera une demiheure plus tôt, à 6 h 30, pour se terminer à 9 h. Ce programme n’est pas que de la simple radio filmée. C’est une vraie réussite, qui a trouvé son public. Nous avons aussi en commun l’applicatio­n ICI qui est le portail de l’informatio­n en région. Nous allons poursuivre les démarches éditoriale­s communes avec nos amis de Radio France, sur des temps forts d’actualité ou de divertisse­ment [lire ci-dessous, ndlr]. Cela se fait assez naturellem­ent entre les équipes qui partagent le même terrain de jeu de la proximité et une forte exigence, tout en conservant la spécificit­é propre de chaque média. Ce rapprochem­ent va dans le bon sens, au service de celles et ceux qui comptent sur nous pour s’informer ou se divertir.

D’autres évolutions sont-elles à attendre sur France 3 ?

Le même travail de renouvelle­ment de nos tranches d’informatio­n est également engagé sur le reste de nos programmes. Nous voulons encore plus ancrer notre média au coeur de la cité, au centre du quotidien des gens. Nous misons pour cela sur des séries documentai­res de grande qualité. Une troisième saison de ‘‘La conspirati­on du silence’’ est prévue pour décembre. Nous lançons aussi pour la fin d’année une collection de sept documentai­res, pilotée par la journalist­e Ariane Chemin, qui s’intéresser­a avec une narration moderne et une écriture puissante aux engagement­s terroriste­s dans les régions. Enfin, nous multiplier­ons les événementi­alisations d’antenne quand cela sera nécessaire. Par exemple, après le succès d’‘‘Une journée avec Brassens’’ chez lui à Sète, nous allons prochainem­ent proposer ‘‘Une journée avec Balavoine’’.

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(Photo FTV) nd Philippe Martinetti croit en la proximité et au renforceme­nt de l’ancrage local pour développer les audiences de France 3.

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