Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les«as» de la soudure
Si la découpe des deux sous-marins au chalumeau oxycoupeur automatique a presque été un jeu d’enfant, la jonction entre l’avant du Saphir et l’arrière de la Perle a été autrement plus délicate. «Ce n’est jamais un travail banal. Il s’agit quand même de l’enveloppe qui protège les marins du monde extérieur et de ses pressions extrêmes », commente Christophe Lejuez, référent coque et soudage sur le site Naval Group de Cherbourg.
« La maternité des sous-marins »
Spécialisé depuis plus d’un siècle dans la construction des sous-marins (108 bateaux noirs en sont sortis depuis 1899), le chantier normand a tout naturellement été sollicité pour réparer la Perle. Avec ses 120 soudeurs en CDI, Naval Group Cherbourg n’a pas de concurrent. Que ce soit en termes de quantité ou de compétence, le site industriel était le seul à pouvoir fournir trois équipes d’une dizaine de soudeurs chacune qui, une semaine et demie durant, se sont relayées en 3 x 8 pour joindre les deux moitiés de submersible. Des soudeurs sortis tout droit du centre de formation et de qualification dont Naval Group Cherbourg dispose sur place. Un précieux outil qui permet à l’industriel d’entretenir un savoir-faire unique. La petite vingtaine, Léo en est un bel exemple. Habituellement affecté à l’atelier Legris, « la maternité des sous-marins » où sont fabriqués les tronçons des Barracuda, son talent l’a amené à être sélectionné pour travailler sur la réparation de la Perle. « Des jonctions de sous-marins, on en réalise en moyenne une par mois. C’est une opération qu’on maîtrise plutôt bien. Mais il faut rester rigoureux. Qu’on travaille à plat, au plafond, ou verticalement, la soudure doit être régulière, les passes constantes. On n’a pas trop le droit à l’erreur » ,raconte-t-il, avec humilité. Avant de concéder : « Il y avait peut-être un peu plus de pression sur la Perle ».