Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
L’art, pour nous aider à vivre mieux et plus longtemps
L’art, c’est bon pour la santé. L’Organisation Mondiale de la Santé le dit – un rapport publié en 2019 à l’appui. Le neurologue toulonnais Pierre Lemarquis aussi. Il est l’auteur de L’art qui guérit, un livre imaginé comme une exposition virtuelle d’oeuvres en lien avec le soin.
« Quelles que soient les formes d’art, elles nous font du bien sur le plan psychologique, physiologique, physique, sans compter qu’elles favorisent les interactions sociales » plaide le Dr Lemarquis qui cite volontiers le prix Nobel de littérature J.M.G Le Clézio : « Un jour on saura peut-être qu’il n’y avait pas d’art, mais seulement de la médecine. »
L’ouvrage, publié aux éditions Hazan présente une vingtaine d’oeuvres, « depuis l’homme de Néandertal qui sculpte son cerveau en même temps qu’il taille sa pierre jusqu’à Niki de Saint Phalle pour qui l’art fut une forme de résilience, après un viol incestueux subi à l’âge de 11 ans, l’hôpital psychiatrique et les électrochocs. »
« Garde-les bien c’est toute ma vie »
Pierre Lemarquis raconte aussi l’art brut d’Aloïse Corbaz, « une oeuvre qui a du sens quand on connaît sa vie et ses cinquante années passées en hôpital psychiatrique », ou encore l’oeuvre de Charlotte Salomon, (la Charlotte de David Foenkinos). Réfugiée sur la Côte d’Azur, elle peignit des centaines de gouaches en 18 mois. A la veille de sa déportation à Auschwitz, dont elle ne revint pas, elle les remit à un ami médecin en lui disant « Gardez-les bien, C’est toute ma vie ». Sa vie en mieux, magnifiée…
« L’art qui guérit » de Pierre Lemarquis. Préface de Boris Cyrulnik. Editions Hazan, 25 euros.