Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le rassemblement contre la précarité dégénère à Paris
La manifestation parisienne a tourné à la contestation sur la loi de Sécurité globale et a été émaillée d’incidents. Plus de soixante personnes ont été interpellées
Voitures incendiées, mobilier urbain saccagé et vitrines endommagées : la manifestation, initialement prévue comme un rassemblement syndical contre la précarité traditionnellement organisé par la CGT le premier samedi de décembre, a vu s’agréger la contestation contre les violences policières et la proposition de loi Sécurité globale hier à Paris.
En début de soirée, 64 personnes avaient été interpellées selon le ministère de l’Intérieur. Le parquet de Paris a de son côté fait état de 21 personnes placées en garde à vue, dont deux mineurs.
Des commerces endommagés
Dans la capitale, la progression du cortège a été ralentie par une série d’incidents, actes de vandalisme et autres feux sporadiques... La manifestation, partie à 14 h 15 de la porte des Lilas, n’a atteint son point d’arrivée, place de la République, que vers 18 h, alors que la plupart des participants avaient déjà quitté les rangs. Sur le chemin, au moins six voitures et un camion stationnés le long de l’avenue Gambetta, dans le XXe arrondissement, ont été incendiés et plusieurs vitrines de banques et agences immobilières ont été endommagées. Des chantiers ont servi de base d’approvisionnement en projectiles divers et des incendies sporadiques ont été allumés ça et là par des groupes vêtus de noir et très mobiles.
Selon une source policière, ces individus étaient au nombre de 4 à 500, au pic de la manifestation parisienne, dont ils ont occupé la tête du cortège. L’évacuation de la place de la République s’est faite dans un climat très tendu.
« Les casseurs cassent la République »
« Les casseurs cassent la République », a réagi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’issue de la manifestation, faisant état de huit blessés parmi les forces de l’ordre.
« Soutien à nos policiers et nos gendarmes, une nouvelle fois très violemment pris à partie », a-t-il écrit sur son compte Twitter au moment où la manifestation était sur le point d’être dispersée. Près de 90 rassemblements étaient programmés en France et des incidents ont également été signalés à Lyon, Dijon ou encore à Nantes, où deux CRS ont été blessés dont l’un par un cocktail Molotov.
Ces rassemblements ont réuni 52 350 personnes sur l’ensemble du territoire, dont 5 000 personnes à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Aucun chiffre côté organisateurs n’était disponible en début de soirée.