Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les maires varois unis contre la centralisation
Le conseil d’administration des maires du Var, réuni hier à Draguignan, hausse le ton. La disparition des services publics, le manque de moyens et l’insécurité ont été pointés du doigt
«Engagés. Responsables. Dévoués. Soudés. »Ce sont les mots qu’Hubert Falco, premier magistrat de Toulon et tout récent président de l’Association des maires du Var (AMF 83) a utilisé, hier matin, pour qualifier les élus varois lors du premier rassemblement de cette nouvelle mandature à Draguignan. « Nous avons relativement les mêmes problématiques au quotidien. Et le même objectif : être entendu et soutenu... Désormais, nous ne parlerons plus à 153 voix, mais à une seule : la voix du Var. » Après avoir élu les six vice-présidents (1), les membres ont planché sur les sujets d’actualité. Un courrier adressé à la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault, a ouvert les débats.
« Besoin d’un vrai soutien »
« La désertification des services publics est inadmissible ! », rebondit Hubert Falco. Les centres d’impôts, les trésoreries générales, les banques, ainsi que les bureaux de poste sont, de plus en plus, centralisés dans les grandes villes. « Cela veut dire que la population doit se déplacer pour bénéficier de ces structures essentielles, sauf que ce n’est pas une possibilité pour tout le monde. » Les maires s’indignent face au manque de prise de décision sur ce sujet qui inquiète depuis plusieurs mois.
« Il faut refuser les déménagements. Nous voulons que le gouvernement intervienne. Nous avons besoin d’un vrai soutien. »
Manque de moyens
Deuxième préoccupation : le secteur du tourisme. Si les édiles se sont félicités de la très forte affluence estivale dans le département, cette dernière a généré selon eux « de nombreuses nuisances d’un point de vue sanitaire, une recrudescence d’incivilités qui ont provoqué un vrai sentiment d’insécurité. Ces situations ont dû être gérées au quotidien par les élus, sans aucun moyen supplémentaire. »
À cet égard, le maire de Toulon déplore le manque de renfort de police et gendarmerie. « La violence prend progressivement de l’ampleur dans nos communes. Nous pouvons aussi parler des préfets et des maires qui sont en première ligne. Regardez ce qu’ont subi nos collègues récemment... Il faut une réponse pénale appropriée au plus vite. »
Concernant ce dernier point, une première solution a été annoncée par le gouvernement avant-hier, via la création d’un délit d’ouvrage. Une « victoire » que les trente maires interprètent comme une porte ouverte au dialogue. 1. Bernard Chilini, maire de Figanières ; Didier Bremond, maire de Brignoles ; François de Canson, maire de La Londe-les-Maures ;André Garron, maire de Solliès-Pont ; Frédéric Masquelier, maire de SaintRaphaël et Richard Strambio, maire de Draguignan.