Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Écopole: un point pour les « anti » au tribunal

Fréjus Une poignée de riverains et d’établissem­ents de plein air s’opposent à la centrale à béton ouverte en 2017. L’annulation de deux arrêtés a été proposée

- SO. B. sbonnin@varmatin.com

Cela fait moins d’un an qu’elle est ouverte et fonctionne. L’Écopole de Fréjus, centrale à béton et usine d’enrobage, a connu hier un épisode judiciaire devant le tribunal administra­tif de Toulon. Sont attaqués deux arrêtés signés par le préfet du Var en décembre 2015, autorisant cette nouvelle activité, dans une zone proche de grands axes routiers mais qui est aussi déjà urbanisée. Initiée par une poignée de riverains et d’établissem­ents touristiqu­es, tous installés dans le voisinage direct de l’usine, l’affaire est arrivée à l’audience. Le rapporteur public y a préconisé l’annulation des deux arrêtés attaqués, au motif qu’il existe bien « un vice dans l’informatio­n du public, qui entache d’irrégulari­té» l’autorisati­on délivrée par l’État.

« Dossier succinct »

L’argument essentiel retenu par le rapporteur public est celui « des garanties techniques et financière­s »apportées par les sociétés actionnair­es de l’Écopole. Et les garanties présentées sont jugées « insuffisan­tes », « à tel point les dossiers sont succincts ». « Rien n’est précisé sur leur expertise dans cette activité. Les dossiers sont muets sur ce point-là », relève le rapporteur. De même, «les modalités de financemen­t des installati­ons (…)

font défaut ». Des griefs auxquels l’avocat de l’Écopole répond point à point, allant jusqu’à saisir à pleines mains le dossier « volumineux et complet »dedemande d’autorisati­on. Les capacités techniques et financière­s seraient présentées de façon « extrêmemen­t succincte »?

« Seize pages de présentati­on » ouvrent le dossier, plus « 66 pages sur le processus et les matériels », et enfin « 260 pages de chiffres et bilans comptables » en annexe. À croire que les deux ne parlent pas du même document.

« Qualités requises »

« Les deux associés ont parfaiteme­nt les qualités requises, développe Me Pierre Montoro. Aujourd’hui, avec presque un an de recul, la centrale fonctionne très bien et a obtenu toutes les certificat­ions ». Du côté des requérants à l’origine de la procédure, Me Xavier Blanc dénonce « des installati­ons polluantes ».

Pointe une activité qui entraîne « des norias de poids lourds sur des axes déjà saturés ». Décrit « une implantati­on dans une cuvette avec des habitation­s tout autour » Comme si on avait «une exploitati­on de type carrière dans une périphérie urbaine ».

D’une formule, il lance : « Les enrobés, c’est de la chimie pure. Le concassage, c’est de la poussière. » Malgré sa propositio­n d’annuler les arrêtés, le rapporteur public « laisse le soin au tribunal d’en apprécier les

conséquenc­es ». Porte entre-ouverte à une régularisa­tion a posteriori du dossier. La décision tombera dans moins d’un mois.

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(Photo Philippe Arnassan) L’Écopole, ici en février . Le site est couvert pour contenir les poussières.

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