Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Joël Boulleret élu maire, dans les pas d’Émile Calchiti

Après les élections partielles complément­aires, le conseil municipal a décidé d’élire Joël Boulleret maire de Bauduen, ce samedi. Une responsabi­lité endossée avec humilité.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CIARAVINO aciaravino@nicematin.fr

Ancien conseiller municipal lors de la deuxième mandature d’Émile Calchiti (2014-2020), puis deuxième adjoint de ce dernier jusqu’à son décès fin mai, Joël Boulleret est désormais maire de Bauduen depuis samedi. « Lui, comme ses adjoints, ont été élus à l’unanimité par la municipali­té », fait savoir Philippe de Santis, un élu.

Cette décision a été rendue possible grâce aux élections partielles complément­aires, organisées pour combler les trois sièges manquants nécessaire­s afin d’atteindre les 11 élus réglementa­ires au conseil municipal (notre édition du 9 août).

Le poste de premier adjoint est revenu une nouvelle fois à Corinne Pelloquin, tandis que les places de deuxième et troisième ont été confiées à deux nouveaux élus, issus des dernières élections : Claude Textoris et Roland Roux. Proche ami d’Émile Calchiti, Joël Boulleret compte poursuivre les projets entérinés par son prédécesse­ur jusqu’aux prochaines élections municipale­s, en 2026.

Comment vous sentez-vous à l’issue de cette prise de fonctions ?

J’ai été élu dans de malheureus­es circonstan­ces. Ces deux dernières années, mes compétence­s avaient déjà été élargies à mesure que la maladie de Monsieur le maire évoluait. Une situation devenue source de nombreux échanges avec l’équipe, qui a su se montrer très unie. Finalement, il a été jugé naturel que moi ou la première adjointe, Corinne Pelloquin, prenions la place d’Émile Calchiti. Ma candidatur­e a finalement été retenue d’un commun accord.

Et d’un point de vue plus personnel ?

Devenir l’édile de Bauduen n’était bien sûr pas mon souhait initial. Mais en raison de ma proximité et de ma complicité avec mon ami, j’ai ressenti cette succession comme un devoir. Plus encore, ce poste revêt une connotatio­n sentimenta­le pour

moi. Égoïstemen­t, j’en avais peutêtre plus besoin que les autres…

Quel maire comptez-vous être ?

Ayant longuement suivi des projets de chantiers et entretenu un bon relationne­l avec le personnel en interne, ces aspects m’ont encouragé à postuler. Il ne reste qu’un an et demi avant la fin du mandat, et de nombreux projets importants doivent être finalisés. C’est pourquoi la mission principale que je me suis fixée est de poursuivre ce qui a été entrepris.

Pouvez-vous préciser les projets en cours ?

Nous venons de terminer la réfection du centre bourg, situé sur la rue Grande. Un chantier qui frôle les 800 000 euros ! En plus de ce grand projet de la mandature, la mairie fera l’objet d’une extension à partir du mois d’octobre, sans compter les réfections de voiries prévues également à l’automne. Les activités sportives sont elles aussi dans notre viseur : des travaux viennent de commencer pour construire un terrain multisport, financé par les fonds de dotation Paris 2024. De plus, le port, situé sur le lac de Sainte-Croix, va s’agrandir avec l’ajout d’un nouveau ponton. Il y a donc beaucoup de choses à faire.

Des initiative­s sont-elles envisagées ?

Il nous reste deux budgets avant les prochaines élections. Je souhaitera­is les mobiliser, si les avis convergent, pour la mise en place d’une aire de jeux pour enfants. Cela pourrait constituer un argument d’attractivi­té, notamment pour maintenir les jeunes au sein de notre petite école – à proximité de laquelle sera construit le terrain multisport. J’envisage aussi de proposer l’aménagemen­t d’un parcours santé pour le plus grand nombre. Ces projets seront menés en collaborat­ion avec les associatio­ns sportives locales.

De vrais défis qui vous attendent…

Les petites communes ont beaucoup de poids sur les épaules. On est face à de grosses agglomérat­ions au sein desquelles évoluent d’importante­s communes. Il faut se battre à leurs côtés pour obtenir les mêmes demandes de subvention­s, d’où l’importance de se soutenir et de travailler ensemble. L’époque où le maire faisait tout, tout seul n’est plus suffisante aujourd’hui… La politique à mener devra s’adapter aux spécificit­és de la commune, qui doit faire face à un fort afflux

J’ai ressenti cette succession comme un devoir”

L’intérêt général doit toujours être mis en avant”

touristiqu­e, des problémati­ques de sécurité, d’emplacemen­t, d’infrastruc­tures d’accueil, etc. Ce sont des sujets que nous avons commencé à aborder avec le Départemen­t et la Région afin de trouver des solutions.

Un message à faire passer ?

L’intérêt général doit toujours être mis en avant. Je suis pour la paix sociale, et j’invite les Bauduennoi­s à plus de concertati­on encore, surtout en ces temps où nous vivons une atmosphère générale plutôt conflictue­lle et difficile. Il est nécessaire d’inciter les concitoyen­s à parler, débattre, reprendre contact pour finaliser au mieux les meilleures décisions. Je m’inscris dans une démarche d’ouverture, animé par l’envie d’impulser de nouvelles idées. Et la volonté de faire encore mieux.

Des ambitions pour 2026 ?

C’est beaucoup trop tôt pour me prononcer. Je suis encore en activité, avec plusieurs sociétés à gérer, il faut savoir qu’être maire est lourd à porter. J’endosse cette responsabi­lité au détriment de mon travail et de ma famille. Je ne pense pas honnêtemen­t vouloir me représente­r, mais on verra comment se passeront les 18 prochains mois. Dans tous les cas, je m’attacherai à faire en sorte que la prochaine équipe municipale qui succédera à celleci puisse reprendre aisément le flambeau.

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(Photo DR) Joël Boulleret, 65 ans, remplace Émile Calchiti en tant que premier magistrat de Bauduen.
 ?? Doc P. Arnassan) ?? Bauduen, petite commune avec de nombreuses spécificit­és, notamment un fort afflux touristiqu­e estival.(Photo
Doc P. Arnassan) Bauduen, petite commune avec de nombreuses spécificit­és, notamment un fort afflux touristiqu­e estival.(Photo

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