Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
État des lieux, en chiffres, de l’agriculture dans les communes de l’agglo
S. CHAUDHARI schaudhari@varmatin.com Photos doc HDS, GR et Var-Matin
D’après les chiffres du dernier recensement général de l’agriculture, le nombre d’exploitations diminue. On comptait 1169 exploitations agricoles en Provence Verte en 2000 mais il n’en restait plus que 841 en 2010. Cette perte va se poursuivre à cause du vieillissement de la population agricole. En effet, en 2010, 224 chefs d’exploitations agricoles avaient entre 50 et 60 ans et 313 avaient plus de 60 ans. Les petites exploitations traditionnelles côtoient des PME viticoles tournées vers l’exportation. La taille moyenne des exploitations tourne autour de 15 ha.
Il apparaît clairement que l’agriculture en Provence Verte est largement dominée par la viticulture qui bénéficie de terroirs diversifiés, de conditions climatiques particulièrement favorables et de la montée en puissance des ventes de rosé. Les surfaces agricoles de la Provence verte couvraient 12 553 ha en 2000 dont 7 399 ha de vignes et 12 713 ha en 2010 dont 7 553 ha de vignes. La vigne occupe donc près de 60 % des surfaces agricoles du territoire.
Le terroir est propice aux cultures maraîchères (sol profond, peu de relief). Néanmoins, en raison de la pression viticole sur le foncier, la production de légumes demeure assez faible en Provence Verte qui ne compte que 42 maraîchers déployés sur une soixantaine d’hectares. D’après une enquête menée par la chambre d’agriculture : 34,78 % des maraîchers intérrogés sur le territoire sont en agriculture biologique ou en cours de conversion. La production est diversifiée. Les cultures prépondérantes sont les tomates, courgettes, aubergines, radis, poivrons, blettes et poireaux. 85 % des producteurs vendent leurs produits sur le territoire de la Provence verte. 46 % des maraîchers interrogés pratiquent la transformation d’une partie de leurs produits et 15 % utilisent la légumerie du Lycée agricole de Saint Maximin. Certains producteurs sont prêts à monter en compétence sur de la transformation légumière à haute valeur ajoutée. La production demeure cependant insuffisante pour alimenter de nouveaux débouchés.
Les autres productions végétales. - L’arboriculture est dominée par la production oléicole caractérisée par une grande diversité variétale et de goût. L’huile d’olive reste peu accessible aux familles modestes de par son prix élevé. On trouve des oliviers sur tout le territoire de la Provence verte et on dénombre cinq moulins à huile. Quelques vergers et petits fruits existent essentiellement sur les communes de Saint-Maximin, Correns, Cotignac et Le Val. « Cependant, le secteur est soumis au gel sur cette zone. Les pommiers s’arrachent de plus en plus et les fruitiers (pommiers, cerisiers, abricotiers, pêchers…) sont confrontés à des parasites et au problème de la mouche. » Les surfaces sont trop petites pour pratiquer la confusion sexuelle afin de protéger les plantations. De ce fait, la production est insuffisante pour répondre à la demande locale et en particulier à celle de la restauration scolaire (lire aussi l’encadré). Quelques projets sont cependant en phase d’expérimentation avec une production d’arbres fruitiers sous serres photovoltaïques afin de pouvoir confiner les arbres pour faire face aux gelées printanières. Il existe également quelques productions identitaires qui font partie du patrimoine alimentaire local ancestral. Il s’agit de variétés anciennes qui pourraient constituer des produits de niche à forte valeur ajoutée comme la prune de Brignoles, le pois chiche de Rougiers et de Rocbaron, le coing de Cotignac, les haricots blancs de la moyenne vallée de l’Issole (Néoules, La Roquebrussanne,
Garéoult, etc).
Les céréales sont principalement situées au nord du territoire, à Saint-Maximin, à Mazaugues et à Plan-d’Aups. Les céréales sont majoritairement destinées à l’alimentation animale. Il s’agit principalement d’une production de blé dur vendue en coopérative mais vu le cours des céréales, les surfaces sont en pleine régression et tendent à être remplacées par de la vigne et, dans une moindre mesure, par du fourrage. On dénombre trois paysans boulangers en bio sur le territoire. Il s’agit d’une très petite filière qui écoule ses produits à l’échelle du département.
L’élevage en Provence verte est majoritairement orienté vers les petits ruminants et particulièrement les ovins pour la viande. D’après le Cerpam (Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée), cet élevage est concentré sur 17 % du territoire. 80 % à 100 % de cet espace est non-cultivable. Il réunit 40 éleveurs pour 9 426 animaux pâturant sur le territoire. La filière élevage est confrontée à des difficultés : « d’installation pour les jeunes, prédations, attaques sporadiques du loup malgré les protections mises en place, dépendance de nombreux éleveurs par rapport aux primes de la PAC, renouvellement des générations d’éleveurs non assuré. » On compte aussi quelques élevages ovins pour le lait et la transformation en fromages qui valorisent bien leurs produits car l’offre est peu importante et la demande forte. - élevage caprin : il s’agit dans la plupart des cas de petits ateliers spécialisés, avec une transformation fromagère à la ferme et dégageant une forte valeur ajoutée. - Elevage bovin : Avec seulement 300 bovins sur le territoire de l’agglomération, la production de viande et de produits laitiers est très « anecdotique ». Un gros élevage de vaches laitières en transformation fromagère est installé à Mazaugues et un gros élevage de vaches allaitantes sur Nans-les-Pins. « Les bêtes à viande sont généralement vendues sur pied faute d’abattoir à proximité. » - En revanche, depuis une dizaine d’années, on voit émerger de plus en plus d’élevages de volailles (poulets de chair et poules pondeuses) et de porcs en plein air. La commercialisation en vente directe se fait essentiellement via les AMAP et la commande de colis de viande. La demande est importante en produits fermiers : oeufs, viande, charcuterie de qualité… Il y aurait certainement un potentiel de développement de ces filières. Le facteur limitant est le manque d’abattoir sur le territoire ce qui entraîne des déplacements importants pour les éleveurs.
La production de légumes demeure assez faible”
Le manque d’abattoir entraîne des déplacements importants”
L’apiculture est aussi présente en Provence verte grâce à des conditions météorologiques favorables. L’Observatoire français d’apidologie, a été créé en 2014, à Mazaugues. Face à la baisse des colonies, il a pour objectif de participer au repeuplement des abeilles.