Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
, LR fait le plein de candidats
On craignait le vide : c’est le trop-plein. Pas une semaine ne se passe sans qu’à droite, une candidature ne se profile. Oh, bien discrètement encore, sans revendiquer hautement une ambition présidentielle. Mais enfin, chacun pousse ses pions. Valérie Pécresse, Présidente de la Région île de France, qui a quitté les Républicains pour fonder sa chapelle « Libres » a avoué avant-hier devant ses militants ressentir « l’impérieuse nécessité » de penser à l’avenir. Avant elle, Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts de France, lui aussi ex-LR, avait avoué carrément que, oui, il se préparait aussi à l’échéance de . Avant-hier, ce fut au tour de Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs républicains, de profiter de la rentrée de LR à La Baule pour préciser qu’il entendait bien à l’occasion de cette même échéance « faire valoir ses convictions ». Un seul ne dit pas un mot parmi eux, un seul joue les sphynx, François Baroin, dont le silence autorise évidemment les déclarations de tous ses éventuels compétiteurs. Il faut bien reconnaître que l’équation de la droite LR n’est pas facile à résoudre : Jean
Castex passe son temps à lui couper l’herbe sous les pieds : vigoureusement applaudi par le Medef, dévoilant l’un après l’autre les pans de son plan de relance, que la droite sera bien obligée d’approuver, le Premier ministre, sorti de LR, déroute et, en même temps, caresse dans le sens du poil ses anciens compagnons. Les enquêtes montrent d’ailleurs qu’il ne cesse de mordre sur l’électorat de la droite classique, tandis que, parallèlement, à gauche, les partisans d’Emmanuel Macron sont réduits à la portion congrue. Pour marquer sa différence, LR ne peut s’affirmer que sur un thème : celui de la sécurité : il est vrai que les violences quotidiennes, les règlements de compte, les expéditions punitives empoisonnent littéralement la vie des Français, de Nantes à Dijon, de la Seine-Saint-Denis à Marseille. Le ministre de l’Intérieur se déplace, le Premier ministre et le Président condamnent. Mais il va impérativement leur falloir être plus clairs : les dispositifs judiciaires sont-ils suffisants, vis-à-vis des mineurs par exemple, ou des étrangers délinquants ? Faudra-t-il revoir l’échelle des peines et surtout les faire exécuter ? Voilà des années, sous bien des Présidents, de droite et de gauche d’ailleurs, que l’on avance en crabe, pour éviter les polémiques sur les droits de l’homme ou par crainte de dicter leur conduite aux magistrats. Aujourd’hui, le Président doit mettre les moyens qu’il faut où il le faut pour que la violence justement ne soit pas « banalisée. »
« Pour marquer sa différence, LR ne peut s’affirmer que sur un thème : celui de la sécurité »