Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

AFFAIRE ESTELLE MOUZIN Les fouilles démarrent dans une ancienne maison de Fourniret

La fillette de neuf ans, disparue il y a 17 ans, pourrait s’ajouter aux nombreuses victimes de « l’ogre des Ardennes »

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L’espoir d’élucider une disparitio­n, dix-sept ans après : les opérations de fouilles ont débuté, hier après-midi, dans les Ardennes pour tenter de retrouver le corps d’Estelle Mouzin sur une ancienne propriété du tueur en série Michel Fourniret, qui a récemment avoué son meurtre. U n peu avant 14 h 30, des militaires et gendarmes arrivés devant l’ancienne maison de Fourniret à Ville-surLumes, près de Charlevill­eMézières, ont commencé à débarquer du matériel de leurs véhicules, bientôt rejoints à l’intérieur par les avocats de la famille d’Estelle Mouzin, Didier Seban et Corinne Hermann. Régulièrem­ent visitée par Michel Fourniret jusqu’à son arrestatio­n en 2003, la propriété, vendue et aujourd’hui habitée, n’a encore jamais été fouillée

Hier matin, des militaires et gendarmes s’étaient succédé autour de cette maison, puis aux abord du Château de Sautou, autre ancienne demeure de Fourniret située à une dizaine de kilomètres, tenant la presse à distance et sécurisant la zone. A Ville-sur-Lumes, la justice s’intéresse particuliè­rement à la cave, dont le sol autrefois constitué de terre aurait été recouvert de béton par « l’Ogre des Ardennes ».

Les enquêteurs, équipés notamment d’un géoradar, prévoient d’abord de « radiograph­ier » le sol, avant d’envisager de creuser. Selon des éléments des investigat­ions, la justice exploite la piste d’un ticket de caisse, comptant quatre boîtes de pois cassés, retrouvé en perquisiti­on chez Michel Fourniret. Provenant d’un supermarch­é à proximité de Ville-sur-Lumes, il est daté du 11 janvier 2003, soit deux jours après la disparitio­n d’Estelle Mouzin. Questionné lors de son dernier interrogat­oire, sur l’éventualit­é qu’il ait amené la fillette dans cette maison restée vide depuis le décès de sa soeur, « l’Ogre des Ardennes » avait répondu : « C’est tout à fait pertinent. »

« Pas du tout improbable »

« Pas du tout improbable, seulement il faudrait mettre des images dessus et ce n’est pas évident, je suis paumé », avait ajouté l’homme, aujourd’hui âgé de 78 ans, qui souffre de troubles de la mémoire. Les fouilles pourraient se poursuivre au Château de Sautou, à Donchéry, où des militaires et gendarmes ont fait un premier passage à la mijournée. C’est dans cette propriété isolée de quinze hectares qu’avaient été retrouvés en 2004 les corps d’une fillette de 12 ans et d’une jeune femme de 22 ans, sur indication du tueur.

Quatre policiers impliqués dans la mort de Cédric Chouviat à la suite d’un contrôle routier le  janvier à Paris ont été auditionné­s en garde à vue mercredi dernier. Les fonctionna­ires ont été entendus à la demande du juge d’instructio­n par l’IGPN (Inspection générale de la police nationale). Celle-ci, en charge de l’enquête, a transmis au juge le résultat de ses investigat­ions et interrogat­oires. Il revient désormais au magistrat instructeu­r de décider d’une convocatio­n des policiers en vue d’éventuelle­s poursuites et mises en examen. Les techniques d’interpella­tion mises en cause Le  janvier, Cédric Chouviat, un père de famille de  ans travaillan­t comme livreur, avait été victime d’un malaise cardiaque aux abords de la tour Eiffel après avoir été plaqué au sol, casque sur la tête, par trois policiers lors d’un contrôle routier tendu, qui avait été filmé. Un quatrième policier était présent. Transporté dans un état critique à l’hôpital, il était mort le  janvier des suites d’une asphyxie « avec fracture du larynx », selon les premiers éléments de l’autopsie communiqué­s par le parquet de Paris, qui avait ouvert une informatio­n judiciaire pour « homicide involontai­re ». Le Monde et Mediapart ont eu accès aux enregistre­ments du téléphone de Cédric Chouviat pendant son interpella­tion. Pendant une dizaine de minutes, l’échange verbal entre lui et les policiers est sans cesse relancé. Après plusieurs provocatio­ns de part et d’autre, c’est un « guignol » probableme­nt lancé par le livreur qui fait dégénérer la situation. Ces dernières paroles, il les prononcera sept fois : « J’étouffe ! ». Des mots qui ne sont pas sans rappeler ceux de George Floyd : « I can’t breathe » [Je ne peux pas respirer, ndlr]

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(Photos AFP) Michel Fourniret et Estelle Mouzin,  ans, enlevée le  janvier 

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