Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une initiative bien perçue par les représentants de la profession
Le principe d’un dispositif d’aide conjoncturelle annoncé par la Safer est bien perçu par les représentants syndicaux du monde agricole. « C’est une très bonne chose, indique Sylvain Audemard, secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). Il est trop tôt pour savoir qui sollicitera cette aide dans le Var, nous n’avons pas encore de remontées de terrain. Si ça se fait dans la viticulture, ce sera après les vendanges. Sur le maraîchage, après une quinzaine de jours difficiles au début du confinement, les gens s’en sont sortis. Et sur la fleur coupée, la situation s’est un peu arrangée ».
Des questions et des nuances
Max Bauer, de la Coordination
rurale, se « félicite de cette décision, mais il faut que ça dépasse les effets d’annonce », dit-il. Administrateur au comité Safer Paca, il émet des réserves sur la mise en oeuvre du dispositif : « Nous savons que la filière viticole dans le Vaucluse traverse une période de turbulences, mais elle n’est pas la seule. Qui sera éligible ? Est-ce que l’horticulteur de 58 ans avec des vieilles serres sur son terrain le sera ? Les fonds Safer sontils provisionnés ? Nous n’avons pas de réponses à ces questions. Nous souhaitons l’égalité pour toutes les productions et tous les exploitants. Et il ne faudrait pas que ce soit la main mise sur nos terres agricoles ».
Il demande aussi «unplan Marshall pour l’horticulture varoise ». Porte-parole de la Confédération paysanne du Var, Sylvain Apostolo est plus nuancé encore : « C’est bien comme initiative d’apporter une aide à ceux qui sont en galère financière, la question que je me pose c’est : est-ce que les gens auront la capacité financière de racheter derrière ? Parce que ce sont les plus fragiles qui vont y avoir recours, rien ne dit qu’ils pourront ressortir de la situation par le haut ». Il relève également : « C’est une mesure pour combler l’absence d’aides publiques sur les secteurs agricoles sinistrés. On fait avec des bouts de ficelle. La Safer propose quelque chose et c’est bien, mais ça ne résout pas le problème de fond dans certaines filières, comme l’horticulture ».