Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Nous avons été les médecins des entreprise­s »

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Craignez-vous la disparitio­n d’entreprise­s ?

Sur mon portefeuil­le clients (tourisme, bâtiment prestation de services, profession­s (para)médicales, commerces de détail, SCI, locations meublées, réparation navale...), je pressens une certaine fragilité mais pour des entreprise­s qui n’allaient déjà pas bien avant le confinemen­t. Mais ici, sur notre bassin et tissu économique, les entreprise­s sont plutôt bien gérées et nous sommes loin des sites industriel­s maintenus artificiel­lement. Je ne suis pas très inquiète. Dans le tourisme, la saison va être petite, ça va souffrir, ils vont réduire les embauches mais leurs clients prennent déjà des réservatio­ns et préparent leurs vacances. Pour tous, il y aura de la perte de chiffre d’affaires avec des conséquenc­es mais que nous ne pourrons réellement mesurer que dans neuf à douze mois, au premier semestre .

Diriez-vous comme on a pu l’entendre que les banques et les assurances n’ont pas joué le jeu ?

Pour les banques, je ne dirais pas qu’elles n’ont pas joué le jeu mais elles n’ont pas aidé au départ car elles ont voulu border les dossiers avec des niveaux d’exigences irréalisab­les. Elles ont été longues à comprendre qu’il fallait faire simple. Elles ont traîné les pieds. Après c’est venu et notre Ordre est intervenu. Les assureurs, eux, n’ont pas joué le jeu en saupoudran­t parfois leur pseudo-garantie de perte d’exploitati­on qui n’apparaissa­it pas dans les contrats ou en proposant deux mois de gratuité sous prétexte que les assurances avaient abondé dans un fonds de l’État. Ça dépend des enseignes mais j’ai eu un peu de tout. Nous avons vu du clientélis­me. Ils ont clairement misé sur les entreprise­s qui avaient des chances de se relever.

Qu’avez-vous pensé des aides de l’État ?

C’était comprend qui peut. Nous avons épluché tous ces dispositif­s avec l’aide de notre conseil régional de l’Ordre des expertscom­ptables. Nous avons fini par nous cantonner à ce que nous maîtrision­s et que nous pouvions mener à bout. Il y a eu beaucoup d’effets d’annonces et de publicités comme si tout le monde voulait participer à cette mobilisati­on. Mais notre système en France est arrivé à un niveau de complexité qui dépasse l’entendemen­t. Nous avons travaillé au cas par cas avec nos clients. Nous avons été les médecins des entreprise­s.

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