Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Soixante-quinze ans après le bombardeme­nt du pont

- JO. B.

En ce jour, la commune se souvient et honore ses morts. Souvenonsn­ous aujourd’hui, demain, toujours, de ce que signifie le mot liberté ». Ces phrases ont été prononcées, hier matin, lors de la commémorat­ion du 75e anniversai­re du bombardeme­nt du pont du Verdon. Les personnali­tés et représenta­nts d’associatio­ns patriotiqu­es étaient rassemblés, près de la stèle, autour du maire, Claude Cheilan et du conseiller départemen­tal, Sébastien Bourlin. Après le discours du premier magistrat et les dépôts de gerbes de fleurs, Le Chant des partisans et La Marseillai­se ont été interprété­s par Verdon Musik.

Un peu d’histoire

Alors que le 6 juin 1944, les alliés avaient débarqué en Normandie, le pays était toujours en guerre et notre région était occupée. Tous les jours, les maquisards devenaient de plus en plus hardis pour préparer l’avance des troupes amies et retarder la retraite des Allemands. À Vinon comme ailleurs en Provence, les troupes allemandes avaient procédé à des exécutions sommaires. Le 14 juin, étaient lâchement assassinés Henri Pardigon, un jeune du village et André Arbaud, l’ancien maire. Le débarqueme­nt allié sur la côte varoise fut déclenché le 15 août 1944 et la commune allait connaître, ce jour-là, une véritable tragédie. Douze personnes trouvèrent la mort sous les bombes des avions alliés cherchant à détruire les voies de communicat­ion.

« Une importance stratégiqu­e »

Fortuné Cheilan, maire de l’époque, écrivait : « Le pont de Vinon devint alors d’une importance stratégiqu­e que nous n’avions pas soupçonnée. Il permettait, ou aurait permis, aux colonnes allemandes de remonter vers le nord et, le 15 août 1944, alors que nous ne les attendions pas, une première vague d’avions américains essaya de détruire le pont, sans succès il faut le dire, et avec des pertes sévères pour la population. Aviateur et résistant de la première heure, René Lami vint me voir et me dit : ‘‘Je me mets à votre dispositio­n pour prévenir la population des vagues d’appareils qui vont se succéder.’’ Il est monté dans la tour de l’horloge, et chaque fois qu’au loin il entendait ou apercevait une vague, il sonnait le tocsin. Nous avons été bombardés quatre ou cinq fois ». Ce même René Lami est parvenu à détruire le pont en réutilisan­t la charge de plastic abandonnée par les Francs tireurs partisans français (FTPF), qui avaient essayé de dynamiter l’ouvrage sans que la charge d’explosifs de 10 kg n’explose.

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(Photo Jo. B.) Moment d’intense émotion avec « Le Chant des partisans » et « La Marseillai­se ».

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