Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Trop d’agressions et de «fausses urgences»
Chaque année, environ patients se présentent au service des urgences ( en ). Une très grande partie d’entre eux vient pour de la « bobologie », voire pour une simple consultation. « Encore ce matin, une maman est arrivée car son enfant, dit-elle, ne pouvait pas poser le pied par terre. C’était en réalité pour obtenir une radiographie. On l’a d’ailleurs faite – l’enfant n’avait rien – mais cela ne relève pas des urgences », explique Cyril, médecin et ancien marin-pompier de Marseille. « Les gens ne paient pas. Ils viennent et s’en vont. » « Ils pensent qu’on est leur médecin traitant, confirme Yves. Quand on leur demande par qui ils sont suivis, ils répondent “ici”. » Pointant du doigt « une société de consommation du soin », Patrick, lui, évoque aussi un changement des mentalités et des comportements. « Il y a quelques années, la pression n’était pas la même et le nombre de passage était de personnes. Aujourd’hui, la charge de travail a augmenté. Nous sommes dans les mêmes locaux et les patients sont de plus en plus agressifs… » Cette violence n’est absolument pas corrélée à la gravité d’une blessure ou d’une situation. « Dernièrement, un papa s’est beaucoup plaint de voir passer des victimes devant lui… mais sa fille n’avait qu’une simple plaie. » D’autres, en revanche, « arrivent ici avec les pompiers ou en ambulance pour passer devant tout le monde !.. » Le nombre d’atteintes verbales ou physiques en direction des secouristes a été chiffré à une moyenne « entre un tous les quinze jours et un par mois, sans moyen de rétorsion ». Dans la salle d’attente des urgences, on observe un reflet de la société avec ses « difficultés »etsa« paupérisation ». « Psychiquement, c’est dur, on reçoit tous les sentiments, toutes les détresses… »