Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Manque de médecins, planning serré, charge administrative… un quotidien souvent difficile
Huit heures trente, aux urgences de l’hôpital de Brignoles. Les médecins du Smur achevant leur garde de 12 heures croisent ceux qui prennent leur poste. L’occasion de s’offrir un café, de prendre des nouvelles des uns et autres et de debriefer. La durée des gardes, de 12 ou 24 heures, varie en fonction du nombre de personnel en congés ou en formation. « L’idéal c’est 12 h en semaine, explique Patrick, au Smur depuis 13 ans et concepteur du planning. Le week-end, c’est 24 h. » Les plannings sont lissés sur quatre mois, avec une durée totale de travail qui ne doit pas excéder, en théorie, 39 h par semaine. « On a fixé des règles : pour les vacances scolaires, pas plus d’une semaine par agent et, à Noël, ce n’est pas plus de quatre à cinq jours, si on doit en poser. L’été, on a trois semaines. » Au total, le service compte une dizaine de médecins, mais « il manque quatre urgentistes pour que ça tourne bien, depuis le départ de deux agents. Cela fait des mois que l’on cherche du personnel. » La profession attire de moins en moins de monde. « Le volume horaire et le travail de nuit les rebutent. C’est la génération “35 h”. On peut comprendre mais… » La position géographique de l’hôpital, loin du littoral, peut également être un facteur d’explication. « Nous n’avons pas recours à des intérimaires, mais si on est obligé d’y revenir, on va perdre en qualité. » En plus des soins, s’ajoute l’ensemble du travail administratif qui suit la prise en charge de chaque patient. « On passe 10 minutes avec une personne mais quinze minutes sur son dossier ensuite… », détaille Cyril. Chaque acte doit être, laborieusement mais minutieusement, retranscris, même la pose d’un simple pansement ! « Si les gens se plaignent – ils cherchent en réalité de l’argent –- c’est le dossier qui fait foi ! » Ce dernier reste 20 ans dans les archives. Malgré tout, le service fonctionne bien, grâce à une équipe de médecins soudée et passionnée. « Je ne me vois pas faire un autre métier », assure Cyril.