Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Saint-Tropez: les cambrioleurs avaient profité du feu d’artifice
Deux cambrioleurs, pris quasiment en flagrant délit le 14 juillet dernier à Saint-Tropez, ont été condamnés hier par le tribunal correctionnel de Draguignan à des peines de huit mois à un an de prison ferme. Tous deux étaient des Roms originaires de pays de l’ex-Yougoslavie, chassés de chez eux et devenus « italophones» par nécessité. Ils s’étaient rencontrés, il y a un mois dans un camp de gens du voyage de la région de Marseille. Après avoir indiqué qu’ils n’étaient venus dans la presqu’île que pour faire du tourisme, ils ont reconnu être les auteurs d’un cambriolage, commis pendant le feu d’artifice de la Fête nationale.
Témoins précieux
Feu d’artifice au cours duquel un couple a été intrigué par le manège de deux hommes qui escaladaient une terrasse. Les touristes ont entendu un craquement, et ont observé pendant dix minutes le faisceau d’une lampe de poche se déplaçant dans un appartement. Ces témoins ont alerté les gendarmes, mais les cambrioleurs ont quitté les lieux avant leur arrivée. Qu’à cela ne tienne, le couple a suivi les deux hommes jusque sur la place des Lices, prenant le temps de bien les observer pour donner un signalement précis. Forts de leurs renseignements, les gendarmes ont interpellé quelques heures après Daniele Bentivoglio, 26 ans, et Gabriel Goman, 36 ans. Leurs dénégations en garde à vue contrastaient avec le contenu de leur sac à dos : deux paires de gants, un tournevis, une corde équipée d’un crochet, une lampe de poche et une découpe d’emballage plastique, très pratique pour ouvrir des portes.
Butin caché dans la voiture des gendarmes
Elles sont devenues inutiles quand les gendarmes ont découvert, dissimulé sous le siège de leur voiture de service, dans laquelle ils avaient transporté les deux hommes jusqu’à la brigade, une pochette en tissu contenant quatre paires de boucles d’oreilles. Elles correspondaient aux bijoux volés chez l’occupante de l’appartement tropézien. Leurs empreintes digitales ont révélé que l’un et l’autre avaient des casiers judiciaires chargés, sous divers noms d’emprunt. Pas moins de dix-sept alias en ce qui concernait Daniele Bentivoglio, d’origine croate, comme Gabriel Goman, mais de mère italienne. En récidive, il a été condamné plus sévèrement.