Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fin de mission pour l’UIISC
LUTTE CONTRE LES INCENDIES EN SUÈDE
Les sapeurs-sauveteurs de l’UIISC 7, unité de l’armée de Terre, sont rentrés hier de Suède, qui avait déclenché le mécanisme européen de protection civile pour lutter contre d’énormes incendies. « On revient avec la satisfaction du travail bien fait, d’une équipe, moitié sapeurs-pompiers moitié militaires, soudée, et pas de blessé » se félicite le commandant Stéphane. Partis le 22 juillet, les «Verdi» (c’est le surnom du régiment) ont été actifs dès le lendemain. «Ona procédé à une reconnaissance avec les autorités. Nous avons été accueillis par le gouverneur de la région qui nous a présenté la situation et ses priorités, notamment contenir les feux non contrôlés pour qu’ils n’atteignent pas la ville de Kårböle et les villages alentour, qui avaient été évacués » explique-t-il.
« Un feu très compliqué »
« On avait 40 minutes de trajet pour rejoindre la zone de travail, précise-t-il. On a engagé le détachement massivement dès le mardi à l’est de Kårböle. Il y a eu trois jours de lutte acharnée, jour et nuit, avec très peu de repos. Le feu n’était pas très virulent mais très compliqué. Ce sont des forêts de pins plus ou moins épaisses, sur un terrain rocailleux, et une strate herbacée très nouvelle pour nous, composée d’humus, de mousses, de lichens. Il fallait traiter jusqu’à 30 cm de profondeur ». Les chutes d’arbres nombreuses et les vents tournants ajoutaient à la difficulté. Venus avec cinq tonnes de matériel, les sapeurs-sauveteurs ont fait un travail de foresterie, de bûcheronnage et ont profité des bulldozers, hélicoptères et chenillettes suédois pour progresser. Dans ce pays où le massif forestier est une importante ressource économique, la cellule « feux tactiques » du détachement a su convaincre les Suédois de brûler la part de l’incendie en avance sur environ trois hectares. « C’est inconnu pour eux, perçu comme dangereux, souligne-t-il. Mais cela permet d’économiser des moyens au sol et de gagner du temps. « Ça a surpris qu’on aille chercher le feu. Ils nous ont baptisés “les french ninjas” » s’amuse-t-il. Le détachement français a bénéficié également des soutiens aériens (Canadair français, italiens, portugais, puis turcs, et hélicoptères bombardiers d’eau suédois), sans oublier leurs drones, munis de caméras thermiques pour voir le feu qui se répandait sous terre. Enfin, le week-end dernier, de grosses pluies ont aidé à circonscrire le sinistre, qui a parcouru plus de 30 000 hectares.
Visite de la princesse Victoria
« On a traité 18 km de lisières en déployant tous nos savoir-faire militaires de sécurité civile et sapeurs pompiers, en parfaite symbiose et complémentarité. Ça montre notre force, notre expertise. Ça donne une belle image de la France » ajoute l’officier. Il salue l’organisation parfaite des Nordiques, l’accueil exceptionnel, la générosité et la gentillesse des autorités comme de la population : « Hier à Stockholm (avanthier, NDLR) les gens nous remerciaient, nous applaudissaient, c’était même gênant. Nous avons aussi eu la visite de la princesse Victoria ». Les Varois sont revenus avec la volonté de mettre en place des partenariats souhaités par leurs homologues suédois et qui déboucheront probablement sur des formations. Pour l’instant, ils vont nettoyer et ranger leur matériel aujourd’hui, avant de partir en permission bien méritée.