Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Nous allons présenter une liste à la chambre d’agriculture» Interview
Le président du syndicat des Jeunes agriculteurs, Gérald Fabre, fait le point, suite à l’assemblée générale, sur les bilans et les axes du travail dont cet engagement aux élections
Plus de quatre-vingts personnes ont répondu à l’invitation du syndicat des Jeunes agriculteurs du Var, à l’occasion de l’assemblée générale, à Gonfaron, jeudi dernier. Cette structure, émanation des six syndicats locaux indépendants couvrant l’ensemble du département, est née en 1956. Elle compte dans ses rangs 160 adhérents – des ouvriers aux exploitants agricoles en passant par les entrepreneurs – de toutes les filières du territoire. Lors de cette réunion, bilans et perspectives ont été dressés, suivis d’une table ronde sur le thème « Agriculture : comment faire face au changement climatique ». Le président du syndicat depuis deux ans, Gérald Fabre, a bien voulu faire le point avec nous sur cette assemblée.
Vous avez clôturé l’assemblée par une annonce forte ?
À travers le constat que les actions menées toute l’année par le syndicat se rapprochent de celles de la chambre d’agriculture, les Jeunes agriculteurs du Var ont la volonté de mener une liste d’ouverture aux prochaines élections de la chambre.
Dans quel but montezvous cette liste ?
Nous souhaitons le rassemblement de toutes les générations d’agriculteurs partageant les valeurs des JA (Jeunes agriculteurs, NDLR) mais également de tous les modèles agricoles et de toutes les productions. Cette démarche est nouvelle sur notre territoire. Jusqu’à présent, c’était une liste commune FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, NDLR) et JA.
Quelles sont vos orientations ?
Nos valeurs portent vers le développement de nouveaux modèles et outils pour notre agriculture varoise. Notre structure est viable. Nos salariés mènent des actions. Notre conseil d’administration n’a jamais été aussi dense. En quatre ans, nous sommes passés d’une dizaine d’administrateurs (âge limite ans, NDLR) à trente-cinq. Nous avons aussi quasiment doublé le nombre d’adhérents. C’est un travail d’équipe qui a été mené par les différents présidents. Le syndicat a une capacité à mobiliser et à rassembler de plus en plus importante. Et surtout, notre volonté est de nous tourner vers l’avenir.
Quels sont les critères de cette liste d’ouverture ?
Nous sommes ouverts aux personnes des autres syndicats qui nous permettront de mener ce projet dans de bonnes conditions. Ce ne sera pas une liste uniquement de JA. Elle sera portée par les JA, avec un programme qui reposera sur nos valeurs, avec, clairement, une volonté d’apporter une nouvelle vision et un nouveau modèle à l’agriculture varoise.
Quand se dérouleront ces élections ?
Début . Nous travaillons sur le programme avant tout. Le plus important.
Quelles actions avez-vous menées en ?
On a pour vocation à la fois de faire du syndicalisme au sens strict du terme, mais également des animations de promotion de nos filières pour aller vers le grand public. Pour ce faire, nous avons des partenariats avec le conseil départemental pour trois rendez-vous. Avec La Journée rosé de Provence, sur deux jours, on fait découvrir les rosés de Provence aux touristes du golfe de Saint-Tropez. C’est vraiment une action de promotion, mais aussi de sensibilisation et d’éducation à la consommation. Il y a aussi la cuvée des Jeunes agriculteurs du Var sur le principe du concours général agricole. On sélectionne des vins et on remet des médailles. Nous organisons aussi « Les JA font la foire » sur l’ancien canton de Cotignac. Le but est de faire la promotion de toutes nos agricultures départementales, voire régionales, et de la capacité de transformer nos productions. On propose des démonstrations, un marché de producteurs, des animations comme la course de tracteurs à pédales, une ratatouille pour deux cents personnes, une soirée dansante… Toutes ces actions sont menées par des bénévoles avec pour objectif de faire vivre notre territoire et le représenter le mieux possible. On est aussi associé à la Saint-Vincent à Saint-Maximin à la Nuitée des JA à Saint-Cyr.
Quels ont été vos autres axes de travail ?
Nous avons mis en place, avec Coop de France Méditerranée, la formation G pour initier les jeunes aux responsabilités, à prendre la parole en public, pour acquérir une connaissance sur l’ensemble des filières, développer leur capacité personnelle à mener les réunions et autres. Nous avons organisé un déplacement au Sitevi (Salon international des équipements et savoir-faire pour les productions vignevin, olive, fruits-légumes, NDLR) pour prendre connaissance des dernières nouveautés et avoir un peu plus d’explications techniques.
Quelle est la priorité de votre combat syndical ?
C’est le renouvellement des générations. On veut que le nombre d’agriculteurs cesse de baisser. L’agriculture doit être viable, vivable et transmissible. D’une part, ça attirera les jeunes pour s’installer. D’autre part, ça permettra aux exploitations de perdurer. La limite pour s’installer est la capacité à avoir du foncier à des prix raisonnables, qui permettent une rentabilité sur son exploitation. On constate clairement une inflation très importante des prix du foncier dans notre département. Et une concurrence avec l’urbanisation de plus en plus importante représentant plus de % du territoire. On est aujourd’hui à moins de % de surface agricole utile dans le Var. On mène, avec la Safer, un travail sur les révisions de prix et des études des dossiers. Une fois le jeune installé, il doit pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Ne pas être noyé dans les démarches administratives. Les modèles de commercialisation doivent être le mieux établis possibles avec de fortes appellations et identités.
Le nombre d’agriculteurs doit cesser de baisser.” Rassembler toutes les générations.”