Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fausses accusations de viol : une mère condamnée à Nice
Une jeune femme, auxiliaire de vie à Monaco, était poursuivie à Nice pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de son mari avec, en filigrane, une séparation conflictuelle. En janvier, elle l’avait dénoncé à la police, l’accusant d’un viol incestueux sur leur petit garçon de trois ans. Alors que la victime, un artisan, aurait pu être placée en détention provisoire et connaître les affres d’une cour d’assises, la jeune femme ne semble toujours pas prendre la mesure de la gravité de ses accusations sans fondement. Leur fils a dû subir un inutile examen médical qui n’a révélé aucune lésion. Il a été soumis à des entretiens avec l’enquêteur de la police et le psychologue.
« Un conflit de loyauté »
Les différents experts qui l’ont examiné en sont arrivés à la même conclusion: cet enfant, plutôt en avance pour son âge, n’a manifestement pas été victime d’agression sexuelle. A contrario, les spécialistes pensent que le danger provient de cette mère inconséquente: «L’enfant est pris dans un conflit de loyauté. Il est instrumentalisé par sa mère», souligne un psychologue. «Vous posez une question orientée à votre fils et vous enregistrez la réponse ce qui n’est déjà pas banal», remarque Catherine Bonnici, la présidente du tribunal correctionnel, qui note d’autres curiosités: «Vous faites chambre à part et dormez avec votre petit garçon». Et cela, dès la naissance de l’enfant. Autre bizarrerie: malgré son dépôt de plainte, elle a continué de vivre sous le même toi que son mari. « À la suite du discours de mon fils, je n’avais pas l’intention de nuire à mon mari. Je voulais protéger mon fils. La justice n’a pas la même vision que moi mais je respecte la décision de la justice », explique cette singulière accusatrice. Après une longue et minutieuse instruction de cette douloureuse affaire, la présidente Catherine Bonnici conclut: «Le seul danger, objectivement, c’est vous et votre attitude». Le couple est désormais séparé mais l’ex-mari doit encore subir les allégations calomnieuses de son ex-compagne lors d’un procès public. Elle s’accroche à la barre et à ses certitudes: persuadée que son enfant a subi des violences sexuelles. Sans pour autant s’opposer à la garde alternée actuelle... «Vous vous rendez compte Madame», s’agace la magistrate. «Tous les éléments d’enquête disent que votre enfant n’a pas été victime. Sauf vous. Si vous êtes persuadée du contraire et que vous lui parlez de doigt dans les fesses, que vous lui posez des questions sur des viols, vous allez le détruire et devenir une mère maltraitante. Comprenezvous ça ? » « Mon fils souffre de tout ça. », témoigne le père injustement accusé. Le procureur suggère un ajournement de la peine avant une expertise psychiatrique de la prévenue. Le tribunal, lui, tranche: une amende de 2000 euros (avec sursis).