Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pascal Verrelle justifie ses frais de représentation
L’attribution de 350 euros par mois au maire, pour faire face aux dépenses personnelles induites par sa fonction, a été le principal point de débat mardi soir, au conseil municipal
Pas de dossiers majeurs, ce mardi soir, à l’ordre du jour au conseil municipal du Luc. Comme à l’accoutumée, cela n’a pas empêché quelques débats. Ainsi, parmi les principaux points de discorde, la délibération accordant au maire des frais de représentation de l’ordre de 350 euros mensuels était mal vécue sur les bancs de l’opposition. Ali Torchi, le premier, s’étonnait de cette décision, «même si je peux comprendre les frais inhérents à la fonction». Dominique Lain, de son côté, se prononçait contre cette délibération. «Le problème n’est pas pris par le bon bout financier. Vous faites face en tant que maire à des dépenses, et il est légitime que vous vous les fassiez rembourser. Mais il existe sur le budget des lignes de crédit faites pour ça, pour que vous soyiez remboursé précisément, sur justificatif. Mais pas comme ça, pas avec un forfait global...»
«Comme % des maires de France...»
Pascal Verrelle, visiblement pas surpris de se faire attaquer sur ce point, se défendait vaille que vaille. «Ces 350 euros mensuels sont bien en-deçà encore de mes frais réellement dépensés. Par exemple, je me rends la semaine prochaine, à mes frais, au congrès de l’association des maires de France, c’est une dépense bien supérieure! Depuis deux ans que je suis maire du Luc, je ne me suis rien fait rembourser, si ce n’est un seul ticket de péage d’une vingtaine d’euros...» Pour enfoncer le clou, le premier magistrat confiait «avoir demandé, justement, à l’association des maires de France si cette pratique était courante. Et sachez que 60% des maires en France ont recours à ces “frais de représentation”».
La politique s’invite
Les arguments ne convainquaient pas Dominique Lain, qui déplaçait le débat sur le terrain politique : «Cela va à l’encontre des discours d’exemplarité tenus par votre parti...» Mais bien mal lui en prit, car là aussi, le maire avait affûté ses arguments. «Je
n’ai jamais fait de politique au conseil municipal. Dans cette enceinte, je ne représente aucun parti, je suis le maire de tous les Lucois», répliquait Pascal Verrelle. «Les débats politiciens n’ont pas leur place ici car, par exemple, nous pourrions vous rappeler que la mairie de Carqueiranne s’était vue critiquée pour des faits bien
plus graves par la chambre régionale de la cour des comptes. Et que vous siégez au conseil départemental, dans la majorité, à côté du président qui était alors le maire de cette commune...» Dénonçant «une dérobade», Dominique Lain et son groupe votaient contre cette délibération, tandis que le groupe d’Ali Torchi
s’abstenait. À la majorité, le maire se voit donc accorder cette indemnité supplémentaire de 350 euros mensuels, dès ce 1er janvier 2018.