Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dans le rouge
Si Emmanuel Macron va au bout de son idée, le prochain Jour de l’an sera un peu moins festif qui verra diminuer de façon notable le nombre des nommés et des promus dans le premier de nos ordres nationaux sans qu’il soit annoncé d’augmentation dans le second, comme par le passé. Avec la cascade d’effets induits qu’on peut imaginer: raréfaction des petites ou grandes cérémonies permettant à un récipiendaire en pleine santé d’entendre son éloge funèbre; baisse des agapes familiales ou associatives suivant une remise de décoration. Il y aura moins d’accolades, moins de félicitations, moins de fleurs de rhétoriques. À l’étranger, on ne reconnaîtra plus aussi facilement à leur boutonnière les Français en goguette. Devenu à ans, et sans avoir été chevalier, grand maître de l’Ordre en même temps que grandcroix, le chef de l’État veillera personnellement à l’authenticité des mérites récompensés. Les ministres auxquels on avait déjà enjoint de se serrer la ceinture devront économiser également les rubans sachant que lorsqu’ils auront quitté le gouvernement, ils ne bénéficieront plus d’une reconnaissance automatique ainsi que les anciens ambassadeurs, les académiciens et les militaires. En revanche, « l’initiative citoyenne » autorisera demandeurs à souhaiter qu’on honore un contemporain. Ce qui pourrait théoriquement faire pleuvoir trois fois par an un million de propositions sur le bureau présidentiel.