Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le contrat de confiance
Après la qualification pour le Mondial en Russie, Didier Deschamps a vu la Fédération prolonger son bail à la tête des Bleus jusqu’à la fin de l’Euro 2020
Je ne prends pas Didier parce que c’est sympathique et que ça se passe bien. Je le prends parce qu’il est bon. Donnez-moi un autre nom… c’est le meilleur ! Qui mieux que Didier peut aujourd’hui incarner l’équipe nationale? Personne. Il est intégré à la Fédération, il travaille énormément. Aucun candidat ne s’est manifesté et d’ailleurs je n’aurais même pas lu la candidature ». La sentence de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), est sans appel, et vient en soutien d’un sélectionneur chahuté par la presse ces derniers temps pour un jeu jugé « frileux » et sans identité. Un déjeuner il y a une semaine entre les deux hommes, un délai de réflexion jusqu’à mardi, un accord dans la matinée et une décision, soutenue « à l’unanimité du comité exécutif de la Fédération », annoncée dans l’après-midi : la FFF n’a pas perdu de temps pour ajouter deux ans au contrat de « DD » comme sélectionneur. «On vient de se qualifier et ce n’est pas aussi facile», s’est justifié le patron du foot français.
Objectif dernier carré
Arrivé en juillet 2012 à la tête des Bleus, Deschamps (49 ans) a enchaîné un quart au Mondial 2014 au Brésil perdu contre l’Allemagne (1-0), future lauréate, puis une finale à l’Euro 2016 à domicile perdue contre le Portugal (1-0 après prolongation). Le staff autour du sélectionneur est également reconduit, Noël Le Graët estimant qu’il était « important d’avoir un groupe qui s’entend parfaitement bien ». Au Mondial 2018 (14 juin-15 juillet) en Russie, les ambitions sont clairement affichées par la Fédération : « Le dernier carré. Il faut absolument que notre équipe, sportivement, joue avec cette volonté. Mais son contrat n’est pas lié » à cet objectif, a précisé Le Graët, martelant que quelles que soient les performances des Bleus, Deschamps sera en place jusqu’à l’Euro 2020. Les succès de Deschamps comme sélectionneur sont indéniables, mais le champion du monde 1998 et d’Europe 2000 du temps de sa carrière de joueur est obligé de faire avec l’affaire Benzema, qui lui colle à la peau.
Le cas Benzema
Epinglé dans l’affaire du chantage à la sex-tape avec son coéquipier de l’équipe de France Mathieu Valbuena, l’attaquant du Real Madrid n’a plus porté le maillot bleu depuis octobre 2015. Deschamps a toujours expliqué qu’il ne convoquait pas Benzema « pour le bien de l’équipe de France ». La porte des Bleus est-elle définitivement fermée pour l’ancien Lyonnais, que « NLG » a toujours dit apprécier? « Cette question, vous vous la posez tous. Didier est respectueux de son groupe, il a la liberté totale de sélectionner qui bon lui semble. A choisir entre Didier Deschamps sélectionneur, et n’importe quel autre joueur, mon choix est rapide : Didier est le patron », a expliqué le président de la « 3F ». Un dossier qui risque d’être à nouveau abordé dès demain, puisque Deschamps doit annoncer le groupe retenu pour les deux matches amicaux de 10 et 14 novembre contre le pays de Galles (Stade de France) et l’Allemagne (Cologne). S’il va au terme de cette prolongation à l’été 2020, Deschamps aura passé huit ans à la tête des Bleus, un record depuis Michel Hidalgo qui a tenu huit ans et six mois entre janvier 1976 et juin 1984, conclus en apothéose par le sacre à l’Euro en France.