Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le gendre de Trump voulait établir un « canal secret » avec la Russie

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De Djakarta à Tunis en passant par Mossoul, le mois sacré de jeûne et de prières du ramadan a débuté, hier, pour près d’un milliard et demi de musulmans dans le monde. Durant  ou  jours, les croyants vont s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Avant de rompre le jeûne avec des repas, souvent fastueux. Mais au Moyen-Orient, ces célébratio­ns sont assombries, cette année encore, par les violences. Ainsi, en Afghanista­n, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans et visant apparemmen­t une milice financée par la CIA a fait  morts civils et militaires, hier, à Khost. En Libye, le début du ramadan a coïncidé avec une reprise des violences à Tripoli, où des groupes rivaux ont tenté vendredi de reprendre des positions dans le centre. Un bilan des autorités a fait état de  morts tandis que les forces loyales au gouverneme­nt d’union nationale (GNA) en Libye déploraien­t  morts. « C’est le cadeau [des groupes armés] aux citoyens pour le mois de ramadan », a dénoncé le GNA. Samedi, le parti Les Républicai­ns (LR) a tenu son unique « grand » meeting de campagne dans le cadre des élections législativ­es des  et  juin. L’ambiance n’était pas à l’euphorie. Il y a encore quelques semaines, les caciques de LR jugeaient que les vents électoraux leur seraient favorables et qu’ils disposaien­t d’atouts : un parti structuré avec des militants habités par une volonté de revanche, des députés sortants nombreux et implantés, une gauche dispersée façon puzzle, un FN habité par le doute après le crash humiliant de sa présidente. C’était raisonner avec un logiciel obsolète. Les terres sont de sable sous les pas de LR. François Baroin est un homme estimable mais il fut choisi comme roue de secours après l’explosion successive de tous les leaders de la droite. Les militants sortent rincés d’une campagne présidenti­elle pendant laquelle ils se sont fait injurier et moquer en tractant sur les marchés. Quand on se souvient des auditoires de plusieurs dizaines de milliers de personnes exaltées qui marquaient les meetings de campagne, les plans télévisuel­s balayant une assemblée clairsemée montraient mieux

Ason retour à Washington, hier, de son premier déplacemen­t à l’étranger, Donald Trump devait faire face à de nouvelles révélation­s dans l’affaire des liens avec la Russie, qui touchent désormais l’un de ses plus proches conseiller­s, son gendre Jared Kushner. Plusieurs médias américains rapportent, en effet, que Jared Kushner a voulu établir un « canal secret » de communicat­ion avec le Kremlin, pendant la période de transition avant l’entrée en fonctions du président élu, cherchant à contourner les voies de communicat­ion traditionn­elles entre les deux pays. Selon le Washington Post, Jared Kushner a fait cette propositio­n au cours d’une rencontre avec l’ambassadeu­r russe à Washington, Sergueï Kisliak, le 1er ou le 2 décembre à la Trump Tower de New York.

« Communicat­ions secrètes »

Jared Kushner est allé jusqu’à suggérer d’utiliser des bâtiments diplomatiq­ues russes afin de « protéger ces discussion­s préinvesti­ture de toute surveillan­ce » par le gouverneme­nt américain, selon le quotidien qui assure que le compte rendu de ces conversati­ons à Moscou par son ambassadeu­r a été intercepté par qu’un discours la crise morale que vit cet électorat. Mais le pire est qu’il a plébiscité pendant la primaire de la droite les propositio­ns volontaris­tes de François Fillon et que l’équipe de la rue de Vaugirard a décidé de renoncer aux dispositio­ns les plus audacieuse­s de ce programme. Non seulement, la direction de LR a ainsi désavoué implicitem­ent le choix démocratiq­ue de ses militants mais elle les envoie à la bataille législativ­e avec une feuille de route qui n’a quasiment plus de différence avec celle défendue par les candidats qui portent les couleurs d’Emmanuel Macron. Les responsabl­es du parti néogaullis­te ont choisi le renoncemen­t pour échapper à la défaite. Ils auront le renoncemen­t et la défaite.

Le ministre de la justice François Bayrou a reçu dans le cadre de l’élaboratio­n du projet de loi sur la moralisati­on de la vie politique René Dosière, le député qui s’est fait spécialité d’en pourfendre les abus, ainsi que les associatio­ns anticorrup­tion. les services de renseignem­ent américains. Le New York Times ajoute que l’objet de ces « communicat­ions secrètes » était de discuter en toute discrétion d’une coopératio­n accrue avec la Russie sur le conflit syrien. « Nous avons des canaux informels de communicat­ion avec de nombreux pays. Cela nous permet de communique­r de manière discrète » ,a défendu, hier, le général H.R. McMaster, le patron du Conseil de sécurité nationale (NSC)

Leurs propositio­ns mériteront d’être examinées sans démagogie ni populisme, tant elles paraissent inspirées plus souvent par le règlement de compte que par la démarche de transparen­ce. La seule dispositio­n incontesta­ble serait l’obligation de fournir des justificat­ifs pour l’utilisatio­n des fonds destinés aux frais de mandat mais cela ne relève pas d’une loi mais du seul règlement de l’Assemblée. L’opinion publique applaudit à l’exigence d’un casier judiciaire vierge, mais au nom de quel principe une loi va-t-elle priver systématiq­uement d’un droit civique fondamenta­l, l’éligibilit­é, l’auteur d’un délit routier ou le grand criminel ? C’est au juge de prononcer au cas par cas la peine d’inéligibil­ité et d’en fixer la durée. Interdire d’exercer plus de trois mandats de député au nom du renouvelle­ment ? C’est aux électeurs d’en décider et ils usent largement de cette possibilit­é puisque la durée moyenne d’une carrière parlementa­ire est de neuf ans. Il y a certes quelques vieux briscards à l’Assemblée mais leur expérience du débat en fait des figures de l’hémicycle et ne contrevien­t aucunement à la morale. Je note au passage que notre monsieur Propre, René Dosière, a été élu pour la première fois il y a vingt ans et qu’il s’est bien gardé de s’appliquer à lui-même ses intéressan­tes préconisat­ions ! Quant à l’interdicti­on des emplois familiaux – qui paraît faire l’unanimité – elle constitue une discrimina­tion à l’embauche qui, à l’instar d’autres mesures du projet de loi, pourrait se révéler franchemen­t anticonsti­tutionnell­e. Beaucoup soulignent déjà – au temps où près de  % américain, au cours d’une conférence de presse téléphoniq­ue en marge du sommet G7 en Italie. « Cela ne m’inquiète pas », a-t-il ajouté.

Semaine à haut risque

Cependant les choses pourraient encore se compliquer pour l’exécutif américain avec le témoignage très attendu, la semaine prochaine, de l’ancien directeur du FBI limogé par Donald Trump, James Comey, devant le Congrès. James Comey a conservé des notes dans lesquelles il a consigné, selon la presse, une conversati­on avec le président américain lui demandant de « laisser tomber » l’enquête visant Michael Flynn. Aucune date ni confirmati­on n’a toutefois été donnée pour ce témoignage. Outre l’enquête du FBI, deux autres enquêtes parlementa­ires sont en cours par les commission­s du Renseignem­ent du Sénat et de la Chambre des représenta­nts. Selon le New York Times, la commission du Renseignem­ent du Sénat a demandé à l’équipe politique de M. Trump de « rassembler et fournir tous les documents, courriels et enregistre­ments téléphoniq­ues liés à la Russie depuis le lancement de sa campagne en juin 2015 ».

des enfants naissent hors mariage – l’incongruit­é de pouvoir embaucher impunément son conjoint non marié et l’injustice qui imposerait à son employeur de le licencier s’il lui proposait de l’épouser. Il est vrai que le choix d’un collaborat­eur par un particulie­r relève presque toujours d’affinités électives, familiales, amicales ou militantes et que la seule chose qui importe finalement est que sa qualificat­ion soit vérifiable et que l’emploi ne soit pas fictif. J’arrête là cette énumératio­n mais je crains que la morale – qui relève avant tout d’une démarche individuel­le – n‘avance guère avec de telles palinodies. François Bayrou aurait conditionn­é son ralliement à Emmanuel Macron à l’édiction de cette loi de moralisati­on. Toute cette agitation relèverait donc plutôt d’une pure opération de communicat­ion politicien­ne, tant il est plus aisé de taper sur les élus que d’arrêter les terroriste­s.

Décidément, la victoire d’Emmanuel Macron vient de subir une seconde tentative de récupérati­on. Après François Hollande tentant de nous faire accroire par des familiarit­és appuyées qu’il était le deus ex machina de ce succès, voilà que Donald Trump – qui n’avait pas fait mystère de ses sympathies pour Marine Le Pen et de sa détestatio­n pour l’Union européenne – fait un rapprochem­ent osé entre leurs deux parcours politiques ! Le contraste entre le septuagéna­ire peroxydé et le fringant trentenair­e constituai­t, à lui seul, la meilleure réponse à cette escobarder­ie. Pour le reste, le Donald est resté fidèle à lui-même, grondant les européens à la réunion de l’Otan pour ne pas consacrer assez d’argent aux dépenses militaires et se préparant à les envoyer à dache au sommet du

G à Taormina. Avec Trump, aucune bonne surprise n’est à attendre. Epinglé par Le Canard enchaîné ,le nouveau ministre en charge de la Cohésion des territoire­s, Richard Ferrand, se débat dans une « affaire » qui n’en est pas une et qui ne prospérera pas sur le plan judiciaire, ce qui explique d’ailleurs qu’il est passé au travers de la procédure de validation imaginée par le nouveau président de la République pour s’assurer de la probité des membres du gouverneme­nt. Tout cela fait les choux gras de la presse et surtout de l’ensemble de la classe politique qui, avec un cynisme confondant, se pose en donneuse de leçons et se frotte les mains en pensant qu’elle a trouvé le bon angle pour contrecarr­er la marche triomphale promise par les sondages au parti présidenti­el. Il n’est pas douteux que même si les faits n’ont aucun caractère délictueux, ils sont de nature à décrédibil­iser la démarche de moralisati­on de la vie publique, un des marqueurs du projet porté par Emmanuel Macron et à oblitérer la possibilit­é de se constituer une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le grain de sable qu’espéraient sans trop y croire les adversaire­s de La République en marche s’appelle peut-être Richard Ferrand.

De cette semaine, nous ne retiendron­s que les sourires massacrés des enfants de Manchester qui rejoignent dans les étoiles le souvenir de Laura, Brodie, Yanis, Kayla, Mehdi, Elouan, Silvia, Leana, Amie, Kylian, Joseph, et de tous ceux qui furent assassinés à Nice un soir de -Juillet.

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(Photo AFP) Jared Kushner à son tour dans l’oeil du cyclone. La pression monte à la MaisonBlan­che.

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