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Les écoliers du Sud-Yvelines sensibilisés à l’énurésie
Alors que plusieurs classes s’apprêtent à partir en voyage scolaire le temps d’une semaine, Jacques Provot, fondateur de l’association A l’Aise 78, parle d’énurésie aux enfants.
❝ Certains enfants sont morts de trouille depuis la rentrée à l’idée d’une classe découverte. Certains ne viennent pas à cause de cela, sans que ce soit dit clairement. JACQUES PROVOT, fondateur de l’association A l’aise 78
Sensibiliser les enfants à l’énurésie, c’est la mission que s’est donnée Jacques Provot. Le fondateur de A l’aise 78, association basée au Perray-en-Yvelines, intervient dans les classes à la demande des enseignants. Des interventions dans les Yvelines, en Essonne ou encore dans l’Eure-et-Loir sont possibles. L’Yvelinois va à la rencontre des enfants avant les séjours scolaires.
12 classes dans le Sud-Yvelines
Les cinq classes de l’école de la Louvière, à Rambouillet ce lundi et les sept classes de Guhermont à Saint-Arnoult-enYvelines sont concernées par les interventions de Jacques Prévot. « Toute l’école de la Louvière part en classe découverte en juin. À la demande des enseignants je passe dans toutes les classes » , détaille Jacques Prévot. Parler de l’énurésie (quand un enfant de plus de 5 ans fait pipi au lit pendant son sommeil alors qu’il n’a aucun problème médical ou physiologique), cela reste un sujet tabou. Pourtant, « on compte 10% des élèves du CP au CM2 qui sont concernés » ce qui peut les empêcher de passer la nuit hors de chez eux.
Ainsi, le fondateur de la seule association française traitant d’énurésie se sert d’un courtmétrage d’une quinzaine de minutes (tourné à Guhermont à Saint-Arnoult-en-Yvelines) pour lancer la discussion.
« C’est important pour ceux que cela concerne mais aussi pour ceux que cela ne concerne pas. Cela peut faire changer le regard des autres, pour qu’ils ne se moquent pas » , observe une institutrice.
« Saint-Hilarion, Rambouillet, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Maurepas » , Jacques Provot a déjà rencontré plusieurs classes primaires pour aborder le sujet. « Mais trop peu à mon goût. J’aimerais intervenir plus régulièrement », remarque-t-il.
Plus fréquent chez les garçons
« Mes interventions visent à créer plus d’empathie de la part des autres. C’est accepter la différence », souligne Jacques Provot. Les interventions durent généralement 45 minutes. « On revient sur le film et c’est là que s’engage la discussion. Il est arrivé que des enfants puissent dire aux autres qu’ils sont concernés. C’est courageux et cela veut dire que j’ai réussi quelque chose » , poursuit-il.
Mais l’Yvelinois regrette : « Peu de monde s’intéresse à l’énurésie. Ce n’est pas un sujet qui passionne. Pourtant certains enfants souffrent des conséquences que cela provoque. Socialement, c’est difficile » .
Des formations, Jacques Provot en réalise aussi lors des formations au BAFA. « Les gens pensent toujours que ce n’est pas grand-chose, alors que pour l’enfant c’est une montagne », glisse-t-il.
Peu d’informations sont disponibles sur le sujet. On constate que l’énurésie concerne majoritairement les garçons (70 à 80 %) des enfants âgés de 6 à 10 ans. Comment cela commence, d’où cela vient-il, pourquoi cela s’arrête-t-il ... les réponses à ces questions restent encore floues. D’autant plus que deux courants de pensée s’opposent : ceux qui estiment qu’il s’agit d’un problème physique alors qu’il est psychologique pour d’autres.
« Certains enfants font pipi au lit chez eux mais cela n’arrive pas quand ils ne dorment pas chez eux », remarque Jacques Provot. Et de poursuivre : « On retrouve des prédispositions familiales. Mais cela est peut-être aussi faussé par le secret car c’est un sujet tabou » .
Il est à noter que l’intervenant ne sait pas si les enfants qu’ils rencontrent sont concernés, il « stigmatise personne » . Et Jacques Provot de conclure : « J’aimerais aussi en parler avec les parents » .