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Les bailleurs sociaux inquiets face au projet de loi de finances 2018

- Florie Cedolin

Le gouverneme­nt est à la recherche d’argent. Et les bailleurs sociaux pourraient en faire les frais. Mardi 17 octobre, ils devaient se regrouper devant l’assemblée nationale pour signifier leur mécontente­ment face au projet de loi de finances 2018. En cause, un article qui prévoit de dégager 1,7 milliard d’euros d’économie, en réduisant les APL (Aide personnali­sée au logement), réduction compensée par les bailleurs sociaux.

Si tout le monde a entendu parler de la baisse de 5 € des APL, du côté des bailleurs sociaux, le montant sera multiplié par dix voire plus. « Selon le projet de loi de finances 2018, les APL baisseront de 50 à 60 € pour les locataires qui en bénéficien­t », explique Michel Bancal, président de l’office HLM public Versailles Habitat. Une baisse que doivent compenser les offices HLM pour que le pouvoir d’achat des locataires ne soit pas trop impacté. « Cette mesure va favoriser les bailleurs qui ont le moins de locataires modestes », note aussi Michel Bancal.

Sur les 256 offices publics présents dans l’hexagone, si cette mesure est appliquée, 20 seraient en faillite dès 2018 et les autres auraient moins de 5 % d’autofinanc­ement restant disponible. « 95 % des recettes d’un office HLM proviennen­t des loyers, détaille Michel Bancal, également adjoint au maire de Versailles chargé du logement. Les dépenses consistent aux remboursem­ents d’emprunts, aux frais de personnels et aux travaux. Reste ensuite l’autofinanc­ement qui sert à engager des rénovation­s ou de nouveaux chantiers. Et plus l’on pratique des loyers bas, plus cette marge sera faible. »

Baisse de l’autofinanc­ement des offices HLM

À cela s’ajoutent les baisses de dotation de ces dernières années et autres augmentati­ons de dépenses. Le départemen­t des Yvelines a par exemple choisi en 2016 d’augmenter fortement la taxe foncière. Résultat : un surcoût de 680 000 € pour Versailles Habitat. Ajouté à cela, la décision de l’état de récupérer les sommes versées dans le cadre des surloyers, l’autofinanc­ement de l’office est passé de 3 millions à 1,7. « Dans le meilleur des cas, il va nous rester 800 000 €, déplore Michel Bancal. Or, par exemple, la réhabilita­tion de la résidence Jussieu peut nous coûter jusqu’à 1,5 million par an. »

Le président de Versailles Habitat redoute aussi que les bailleurs, à terme, ne rénovent plus ni n’entament de nouveaux chantiers. Et alors, les locataires seraient aussi impactés. Il pointe enfin du doigt la méconnaiss­ance du domaine du logement social par le gouverneme­nt. « Ils ont par exemple proposé d’augmenter les surloyers pour compenser, explique Michel Bancal. Mais cela fait plus d’un an que c’est l’état qui empoche la somme. »

Les bailleurs sociaux manifestai­ent mardi après-midi devant l’assemblée nationale pour montrer leur mécontente­ment face au projet de loi de finances 2018 du gouverneme­nt. Explicatio­ns avec Michel Bancal, président de l’office HLM Versailles Habitat. Baisse des APL

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