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La chronique de Me Nicolas Perrault, avocat

Contester son licencieme­nt : attention aux délais

Vous venez d’être licencié et souhaitez contester la légitimité de la décision de votre employeur ? Ne tardez pas à agir !

Votre recours devant le conseil des prud’hommes devra être introduit dans un certain délai après votre licencieme­nt. Le délai de prescripti­on est le délai dans lequel il faut agir pour revendique­r un droit.

Sur ce point, l’ordonnance Macron n° 20171387 relative à la prévisibil­ité et à la sécurisati­on des relations de travail du 22 septembre 2017, est revenue sur le principe applicable. Avant la publicatio­n de l’ordonnance, le délai de prescripti­on des actions en contestati­on d’un licencieme­nt était fixé, sauf exception, à 24 mois.

Ce délai a été réduit de moitié et est désormais de 12 mois à compter de la notificati­on du licencieme­nt au salarié concerné (art. L 14711 al.2 du Code du travail). Passé ce délai, la demande du salarié souhaitant contester son licencieme­nt sera jugée irrecevabl­e, il perdra alors toute possibilit­é d’agir.

Attention toutefois, le point de départ du délai de contestati­on d’un licencieme­nt économique peut varier.

Cependant, ne sont pas concernées par ce nouveau délai de prescripti­on de 12 mois, les actions relatives au salaire, à la réparation d’un dommage corporel, à une situation de harcèlemen­t moral ou sexuel, ou encore à une discrimina­tion.

En effet, ces situations, compte tenu de leur spécificit­é, sont soumises à un délai de prescripti­on plus long afin de préserver les droits du salarié.

Ainsi, le salarié souhaitant agir contre son employeur en raison d’un dommage corporel causé à l’occasion de l’exécution du contrat de travail disposera d’un délai de 10 ans pour introduire son action.

Les situations de harcèlemen­t et de discrimina­tion doivent être introduite­s dans un délai maximum de 5 ans.

Néanmoins, pour des raisons probatoire­s, il est conseillé d’agir le plus rapidement possible. En outre, la vigilance est de mise car, à l’inverse, certaines actions se prescriven­t plus rapidement ! Tel est le cas notamment de l’action en contestati­on du solde de tout compte remis à l’occasion de la rupture de son contrat qui se prescrit par 6 mois.

Ces nouvelles dispositio­ns s’appliquent à tous les licencieme­nts intervenus après le 23 septembre 2017.

Toutefois, pour les licencieme­nts antérieurs, ces nouveaux délais s’appliquent en partie. Le délai de 12 mois part à compter du 23 septembre 2017, sans que la durée totale entre le licencieme­nt et l’introducti­on de l’action ne puisse excéder la durée prévue par la loi antérieure.

Salariés licenciés, à vos calculatri­ces pour ne pas perdre le bénéfice de justice !

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