Gérard Jugnot ‘‘Reformer le Splendid ? Pourquoi pas…’’
Qui vous a approché pour intégrer ce second volet de L’Incroyable Embouteillage ? GÉRARD JUGNOT : C’est Élie Semoun, qui avait déjà joué dans le premier et que je connais bien pour avoir déjà fait trois Ducobu avec lui. Ces deux conducteurs et voisins, ennemis dans la vie, qui poursuivent au volant leurs engueulades, j’ai trouvé ça drôle. Et le pari était audacieux : confronter autant de situations comiques sur 90 minutes mises en boîte en seulement dix jours, quelle gageure !
On vous voit de plus en plus dans les films comiques de la nouvelle génération, notamment chez Philippe Lacheau. Y voyez-vous une filiation ?
Clairement et je retrouve chez ces gens-là l’énergie que j’avais à mes débuts. Du coup, ça me redonne l’envie! Eux aussi forment des familles comme nous à l’époque du Splendid. De toute façon, à 73 ans, si je ne voulais travailler qu’avec des personnes de mon âge, je ne bosserai pas des masses, car il y en a de moins en moins…
Coincé dans les embouteillages, le vrai Gérard Jugnot est-il aussi irascible que celui de la fiction ?
Pour être franc, c’est assez rare que je sois bloqué dans la circulation parce que je ne supporte ni la perte de temps, ni l’impuissance d’une telle situation. Donc, je circule beaucoup à vélo. Même quand les productions mettent à ma disposition des voitures très confortables avec chauffeur, je préfère encore circuler à deux-roues, quitte à me prendre toute la flotte !
C’est le Parisien qui parle ?
(Il rit.) C’est vrai qu’en ce moment, c’est complètement dingue, avec ces stades et ces installations qui jaillissent de partout. Ceci dit, les JO promettent d’être une fête magnifique. Enfin… si elle n’est pas gâchée par des problèmes politiques.
La situation du pays vous inquiéterait-elle à quelques heures des législatives ?
C’est désespérant… Les gens ne s’écoutent plus, ne communiquent que par réseaux sociaux. Il n’y a aucun débat. C’est dommage parce que débattre, ça sert justement à ne pas se battre. La politique ne se résume pas aux selfies sur TikTok. Avant, il y avait une alternance entre la gauche et la droite. Aujourd’hui, elle se situe aux extrêmes. Et les extrêmes, ce n’est vraiment pas mon truc.
Avoir été réunis par Paris Match en avril dernier n’a-t-il pas donné aux membres du Splendid l’envie de se reformer autour d’un projet ?
Pourquoi pas ? Aucun d’entre nous n’est réfractaire à l’idée mais à la condition est d’avoir un bon scénario… qu’on n’arrivera pas à écrire nous-mêmes car on n’a pas le temps. Des producteurs paient des scénaristes pour le faire à notre place mais, pour l’instant, il n’y a pas eu de coup de foudre absolu dans notre groupe. Et puis, c’est délicat de trouver une partition équilibrée pour tous quand on est six. Arriver à construire des caractères qui collent à nos personnalités, c’était déjà la difficulté que l’on rencontrait dans le passé. Vous savez que vos fans rêvent d’un Bronzés 4…
Non, ça c’est impensable, on a déjà tout dit. Le problème aussi, c’est qu’on pouvait écrire des horreurs parce qu’on était jeunes et il s’agissait souvent de personnages plus vieux que nous. Imaginez un peu qu’on refasse Le Père Noël est une ordure à nos âges, ce serait tragique! Un Père Noël SDF à 70 ans, une femme enceinte au même âge… vous voyez d’ici le scandale ? (Il rit.) •
Irascible conducteur dans la fiction chorale de M6, c’est tout en gentillesse que le comédien nous a évoqué son métier, le Splendid, les JO… et même la politique.
Mercredi 3 21 h 10 L’Incroyable Embouteillage 2 : vive les mariés !