UNE FOULE DIDEES NEUVES
Pour celles qui vomissent les couronnes de fleurs, le guide des festivals alternatifs.
Et si, à force de se moquer des filles à headband et de leurs copains, bras en équerre qui crient «Tu m’vois là? T’es où?» dans leur iphone, on était en train de passer à côté de l’essentiel? Et si, avec leurs rites, leurs gourous, leurs règles, leur territoire et leur économie, les festivals étaient de nouveaux lieux de mise en scène des utopies contemporaines? Un questionnement partagé par Emmanuel Négrier, auteur d’une enquête sur les publics des festivals: «Les festivals sont des moments qui réenchantent un univers menacé. Il s’y crée une communication, malgré la diversité des publics, sociale ou générationnelle», explique le chercheur. Ça, c’est pour la théorie. Le problème, c’est qu’avec environ 2300 festivals prévus cette année en Europe, et les mêmes noms qui squattent les têtes d’affiche (Louise Attaque programmé trente fois selon le site Sourdoreille), difficile d’émerger et de faire figure de leader du nouveau monde: «Lors de sa première édition, les Eurockéennes étaient le seul festival prévu ce weekend-là. Aujourd’hui, ils sont une cinquantaine. Trop nombreux et homogénéisés, ces rassemblements risquent de perdre leur dimension d’utopie sociale», explique Négrier. Pour rester des voyages initiatiques et s’inventer une légende, les festivals sont donc obligés de soigner leur identité et de proposer des mondes alternatifs cohérents. Déçue par les propositions de Nuit Debout? Stylist fait le tri dans les utopies printemps-été 2016.