Rock & Folk

Chicken Diamond

- STAN CUESTA

sublime face B du dernier single de Taxi Girl, “Aussi Belle Qu’Une Balle”, sur une musique de Mirwais, dans une version superbe, encore plus “velvetienn­e” que l’originale. L’autre grande réussite, c’est “I Remember Oh So Well”, géniale adaptation en anglais de “Je Me Souviens, Je Me Rappelle” par Bill Pritchard, auteur du fameux album “Parce Que” en duo avec Daniel, récemment réédité. Le reste voit défiler des stars amies — Jane Birkin, Lou Doillon, Elli Medeiros et Benjamin Biolay, Jean-Jacques Burnel et autres. C’est bien, mais moins vital. A part une pépite, ce “Coeur Sacré” d’ouverture, un inédit terrassant chanté... par Daniel luimême. Car si Darc n’était pas un grand chanteur au sens technique — peu de puissance, justesse approximat­ive, maniérisme­s parfois fatigants —, il avait la grâce et une voix qui vous emmenait immédiatem­ent dans son univers. Où il incarnait une certaine idée, aujourd’hui anachroniq­ue, de la littératur­e et du rock’n’roll placés plus haut que tout... Avec une intensité qui a fini par l’emporter. On n’en fait plus des comme ça. On a cassé le moule. ★★★

“Shadow City”

Le septième album du blunker solitaire n’est peut-être pas aussi bestial que les précédents, mais on est encore loin du récital de harpe ! “Pour moi, c’est presque du classic rock… mal enregistré”, sourit le singulier volatile. Il exagère, bien sûr. Ses malédictio­ns sont sans doute plus construite­s, mais on zone toujours dans les faubourgs du Mal, ce que rappelle Nosferatu sur la jaquette du disque. D’ailleurs, Shadow City, c’est la ville qu’on vient hanter quand on a trépassé et le propos de l’album, une errance dans les limbes du Mississipp­i, Chicken s’étant produit au Deep Blues Festival de Clarksdale, en ayant profité pour tourner dans les Etats du Sud profond. Le one-man-band de Thionville n’aime pas s’encombrer de musiciens quand il enregistre. Il a encore tout fait tout seul avec sa basse Danelectro, ses guitares Silvertone, Kawai, et sa boîte à rythmes allemande faisant également office de synthé, dont il ne cherche plus à arrondir le son pour laisser croire qu’il a un batteur. Chicken a discipliné ses accès de rage, mais on campe toujours sur de la hill country lourde, du laminoir boogie, un swamp de l’extrême, du Velvet trash, une reprise abrasive de “Proud Mary” parce que le Mississipp­i, une autre de Willie Dixon et,

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