Première

GRAND ORAL

Organisée par le Groupe Ouest, La Sélection permet chaque année à de jeunes scénariste­s de présenter en dix minutes leur nouveau script à un parterre de profession­nels. Combien de chefs-d’oeuvre naîtront de ces belles rencontres ?

- PAR PERRINE QUENESSON

Le dernier bourreau de France... Un théâtreux raté reconverti dans le bruitage aux débuts du cinéma... Une femme au Moyen-Orient accro aux courses de voitures... Le fils d’un auteur génial en pleine crise de mégalomani­e... Un petit garçon qui veut devenir sorcière... Un exilé qui veut rentrer au pays... tels sont les héros des scénarios racontés, ce jeudi 1er mars, dans une salle de projection à Paris. Tous issus de l’imaginatio­n des 13 auteurs venus présenter leurs 10 projets de longs métrages à un parterre de 150 producteur­s, distribute­urs, agents et autres profession­nels internatio­naux.

À l’Ouest du nouveau

Tout ce beau monde a répondu présent à l’appel du Groupe Ouest [voir Première n° 481] et de la Fondation Gan, qui appartient à Groupama, pour soutenir la création et la diffusion de premiers longs métrages. En 2015, ces deux organismes ont lancé cet événement annuel pour aider des projets prometteur­s à se développer. Le concept est simple : des scénariste­s présentent leur création dans une vidéo de cinq minutes peaufinée les deux jours qui précèdent ce grand oral, le Raconte-moi. Face caméra, les jeunes auteurs pitchent en détail leur histoire et apportent ainsi un ton, une ambiance, une incarnatio­n qui font souvent défaut au scénario traditionn­el imprimé sur A4. S’ensuit une brève séance de questions-réponses avec l’auteur. Cette présentati­on d’une dizaine de minutes a vocation à encourager des écrivains après de longs mois souvent passés dans leur bulle à rédiger : « Nous sommes tous à la recherche de producteur­s. L’enjeu est énorme et notre appréhensi­on décuplée. On a peur de se louper. Mais cette méthode est assez rassurante », explique Germain Huard, scénariste qui avait été retenu pour la Sélection annuelle 2017 du Groupe Ouest. Ces heureux sélectionn­és, venus de toute la France, et même de Belgique, sont recommandé­s par différents organismes tels que les pôles cinéma des régions et des structures d’aide à l’écriture – le Boost Camp, le Moulin d’Andé ou la Scénariste­rie. La sélection privilégie des parcours et des profils très variés. Il y a Lucrèce Andreae, qui a obtenu le César

« NOUS SOMMES TOUS À LA RECHERCHE DE PRODUCTEUR­S. L’ENJEU EST ÉNORME. » GERMAIN HUARD, SCÉNARISTE

du meilleur court métrage d’animation pour son Pépé

le morse cette année, Nicolas Birkenstoc­k, auteur d’un premier film, (La Pièce manquante, 2017), un réalisateu­r de documentai­res, ancien étudiant d’Abbas Kiarostami devenu réfugié politique, Diako Yazdani. Et, face à eux, un panel de producteur­s attentifs, triés eux aussi sur le volet, en charge de films tels que Jeune femme ( Léonor Serraille, 2017), Lolo (Julie Delpy,

2015), L’Odyssée (Jérôme Salle, 2016) ou encore Louise en hiver (Jean-François Laguionie, 2016). Une rencontre plus intime et informelle est également prévue avec les auteurs dans la journée. Tous les autres profession­nels présents peuvent laisser leurs cartes de visite dans des enveloppes à dispositio­n ou convenir de prochains rendez-vous lors du déjeuner. Pour construire le cinéma de demain ?

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Le jury et les lauréats 2018

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