Un marché optimiste et des innovations
L’EFTTEX 2017, qui s’est déroulée à Budapest du 29 juin au 1er juillet, aura permis de prendre la température d’un marché européen qui a subi quelques revers en 2016 et 2017. Pourtant l’optimisme était là avec l’impression que ça va repartir. Un salon qui
L’EFTTEX, créée en 1981, est un salon destiné uniquement aux professionnels de l’halieutisme. Quel intérêt pour le public me direz- vous ? Eh bien tout simplement qu’il reçoit dans ses allées des journalistes qui pourront relater ce qu’ils y ont vu. Des journalistes qui auront le privilège de pouvoir prendre du temps avec les fabricants et revendeurs afin de leur poser toutes les questions, de les challenger et de tester leurs produits en bassin. C’est bien là l’avantage de cet événement audelà des découvertes : l’absence de consommateurs laissant un important espace pour l’échange.
L’air marin de Budapest
Les chiffres du salon sont d’ailleurs très parlants : pour cette édition 2017 sur 222 exposants on comptait 1566 visiteurs, soit un rapport d’un exposant pour sept visiteurs. Sachant que chaque exposant dispose de plusieurs hommes pour présenter les produits ce rapport diminue encore… Ça c’est pour les avantages. Côté inconvénient, la localisation du salon cette année. En effet, si Budapest est une ville qui vaut largement un week- end, son éloignement par rapport à la mer tendait à refroidir certaines enseignes orientées eaux salées. De Facto, cette édition aura été résolument orientée eau douce. Pas d’Ultimate, pas de Flashmer… Orientée ne veut pas dire reservée. La plupart des grandes enseignes proposant des produits pour les deux eaux, nous avons rapidement trouvé notre bonheur. Une mention spéciale pour Svendsen Sport qui en plus d’avoir remporté le plus grand nombre de prix au trophée de l’innovation, ce sont eux qui nous auront le plus bluffés par leurs nouveautés, mais également leur disponibilité, leurs explications et le folklore de leur stand.
Daiwa, des moulinets plus légers
Nous commençons notre attentive déambulation par l’un des plus gros, si ce n’est le plus gros : Daiwa. La marque qui est l’une des rares en France à avoir fait une saison correcte, proposait un
stand toujours aussi esthétique avec des maquettes explicatives, plutôt bien fichues, des nouvelles technologies en termes de moulinets. C’est d’ailleurs sur ceux-ci que nous nous arrêterons puisque ce sera l’une des grosses nouveautés de l’enseigne pour 2018 avec un gros travail fait sur le poids et la forme d’une gamme en particulier… Vous en saurez plus dans les numéros PEM à venir.
Sert et le jig à petit prix
Un peu plus loin, une autre grande marque française exposait ses
produits, « malheureusement pas tout car on était limité en capacité de transport » regrette Nicolas Minvielle, chef de produit Sunset
expliquant ensuite que « si l’international a été un peu difficile pour Sert sur cette saison, les ventes en France s’en sont bien tirées, notamment avec de nouvelles gammes qui étaient attendues. » L’un des gros produits chez Sunset cette année était la Scudéria (Cf. PEM 381) mais une autre canne a attiré notre attention : la Baroudeur Jigging, principalement pour son prix. Destinée aux poissons puissants ( thons, maigres, poissons exo…), elle dispose des belles technologies de la marque : carbone technifibre, poignée EVA haute densité, anneaux et portemoulinet Fuji sous ligatures, le tout pour un prix de 100 euros. Cette canne de 1,80 m balaye une large plage de puissances avec 4 modèles différents allant du 10/20 lbs au 50/80 lbs. À noter qu’elle est en deux brins offset.
2018, année prometteuse pour Svendsen Sport
S’il y a bien une enseigne qui a mis le paquet, tant au niveau du personnel disponible sur le stand que pour le folklore mais également en termes de nouveautés et d’innovations à venir, c’est bien Svendsen Sport qui regroupe notamment les marques Okuma et Savage Gear. Ce sont d’ailleurs eux qui ont obtenu le plus de prix dont celui de l’innovation avec un leurre imitation chauve- souris. Ce dernier nous intéressait assez peu, nous avons en revanche bien apprécié leur nouveau moulinet Makaira version spinning, venant directement concurrencer les Stella et autres Saltiga, disponible en trois tailles (10 000, 20 000, 30 000) forgé usiné alu et vendu à des tarifs compris entre 650 et 750 euros. Petite interrogation tout de même quant à sa grande récupération (131cm/tour pour le 20 000) qu’il faudra tester en action. Nous avons également eu un vrai coup de coeur avec le tout nouveau stickbait Sandeel Surf Walker imitation lançon de chez Savage Gear. Disponible en version flottante et coulante, en 155 et 180 mm, en bavette ou sans dans des poids compris entre 17 et 37 g, ce leurre à de multiples possibilités d’animation ( walking the dog, nage serrée…) et
un aspect très attirant grâce à la fameuse technologie 3D scan. Ce SSW marquera à coup sûr la saison à venir.
Rapala, nouvelle tech’ pour les “peintures”
Rapala qui proposait un stand à l’architecture proche d’un musée, à savoir un cheminement orienté par des allées, aura une nouvelle fois remporté un prix pour la nouvelle version de son monofilament Sufix. À côté de cela, beaucoup de nouveautés tailles et couleurs chez le fabricant historique de poissons nageurs dont la plus marquante est sans doute les nouveaux coloris Live appliqués aux leurres pour la mer utilisés sur CD Magnum, X-Rap Saltwater, Max Rap, Deep Tail. L’avancée technique de cette “peinture” est de pouvoir reproduire le côté irisé du ventre des poissons qui change de couleur au soleil.
Delalande, nouveaux coloris pour le Sandra
Avec Fiiish et Fonderie Lemer, Delalande était l’une des rares entreprises 100% française à être présente. Jean Delalande confirme l’excellente saison qu’a fait le Swat Shad et surtout l’arrivée de nouveaux coloris pour l’éternel Sandra. De nouveaux leurres souples arriveront également pour 2018 avec toujours la même philosophie : simplicité et résistance, et que nous ne manquerons pas de présenter.
Fiiish, le PowerTail pour le thon
On en entendait parler depuis déjà quelques temps et ce salon fut l’occasion de prendre enfin un proto’ dans les mains. Bien conscient du développement actuel de la pêche du thon, l’enseigne Fiiish entre dans l’arène avec l’arrivée de ce nouveau PowerTail spécial thon. Plus grand et plus lourd que la version pêche légère, il diffère également par sa forme plus élancée. On devrait en savoir plus d’ici la fin de l’année.
Pure Fishing, moulinet et tresse
Là aussi beaucoup de nouveautés et quelques prix notamment pour le dernier moulinet casting Abu Garcia revo. Plus fluide et design que les précédents, il dispose également d’une vis sur son bâti permettant, lorsqu’elle est retirée de donner accès à des parties d’ordinaire difficiles, facilitant ainsi l’entretien du moulin. À noter que la tresse SpiderWire qui avait été très appréciée des pêcheurs les deux saisons dernières revient dans une nouvelle gamme. Elle devrait garder les qualités des grandes soeurs mais avec encore plus de rondeur.
Costa, inspiration néo-zélandaise
Costa, de plus en plus présente en Europe, présentait entre autre sa nouvelle monture, la Reefton, avec la bonne idée de la faire polariser un écran d’une blancheur laiteuse à donner la migraine… Et le résultat est éloquent. Cette dernière, qui a été développée en Nouvelle-Zélande dans des lumières très variables, bénéficie des meilleures technologies (580G) que ce soit en termes de montures que de verres avec des options tel que le coating mirror. Soulignons le développement chez Costa de montures vintages.
Hobie, ancre à double fonction pour kayak
Le kayak fait de plus en plus d’émules de part le monde et les constructeurs rivalisent chacun d’imagination pour optimiser ces engins. C’est notamment le cas d’Hobie qui vient de développer un système d’ancre particulièrement original, le Micro Ancro de Power- Pole (sorte de sous-traitant Hobie). Son principe : une perche électrique de 2,44 m installée à la poupe qui vient se planter dans le sol par le biais d’une télécommande. Cette perche servira également à la propulsion du kayak pour des approches discrètes. Petit hic : son tarif puisqu’il pourrait être vendu aux alentours de 1 500 euros…
Une belle année 2018 en perspective
On pourrait ajouter à ces listes non exhaustives de produits marquants, les tresses 9 et 16 brins, les nouveaux poissons nageurs vintages à bavette amovible Abu Garcia, les habits toujours plus techniques de chez Shimano… On en vient donc rapidement à la conclusion que, même si rien de réellement révolutionnaire n’a pu être déniché, l’année 2018 s’annonce très intéressante.