Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Alain Frère : « L’homme et l’animal sont complices »

- Se souvient-il. MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

« Les animaux sauvages dans les cirques ne sont pas interdits. La loi, élaborée par l’ancien député Loïc Dombreval, leur donne jusqu’en 2028 pour s’organiser », tient à rappeler Alain Frère, conseiller artistique du Festival internatio­nal du cirque de Monte-carlo et amoureux inconditio­nnel de cet art auquel il a consacré un musée à Tourrette-levens, commune dont il a été maire pendant 37 ans.

« Il y a des maires qui ne respectent pas la loi »

« Il y a des maires qui ne respectent pas la loi et interdisen­t les cirques avec des animaux sauvages et même des chevaux, qui sont des animaux domestique­s au même titre que les chiens, lamas, chameaux, dromadaire­s », ajoute celui qui se dit « étonné et troublé » par l’ampleur de la polémique suscitée par le refus du maire de Nice d’accueillir le cirque Zavatta. Le festival internatio­nal du cirque de Monte-carlo accueille depuis 1974 un cirque traditionn­el, avec la présence de fauves et d’animaux domestique­s .«En janvier, nous avons eu 50 000 spectateur­s payants. Et le prix du public, cette année, a été décerné au numéro de dressage de tigres de Bruno Togni. Ce qui prouve que le public aime les fauves ».

« Assurons-nous que les bêtes sont bien traitées »

« Avec la Princesse Stéphanie [présidente du Festival], nous défendons le cirque avec animaux, à condition bien sûr qu’ils soient bien traités et ils le sont la plupart du temps, sinon ils n’auraient

pas le droit de venir à Monaco. Pour ma part, je considère que le cirque sans animaux, il lui manque une âme », poursuit Alain Frère.

Il suggère de laisser disparaîtr­e les animaux sauvages dans les cirques progressiv­ement. « Cela mettra une vingtaine d’années. Assurons-nous que les bêtes sont bien traitées, et veillons à ce que la loi soit respectée. Mais n’empêchons pas ces gens de vivre de leur passion. Si on leur enlève, qu’est-ce qui leur reste ? C’est parfois la 6e, la 7e génération de circassien­s. Lorsqu’ils perdent une bête, ils pleurent comme si c’était leur enfant. J’ai vu cela ».

« Bruno Togni parle à ses fauves pour les dresser, leur donne de la viande. Jamais un coup de fouet. Le cirque moderne, différent de celui d’autrefois, a montré une complicité entre l’homme et l’animal. Les tigres, les chevaux, sont des artistes au même titre que le dresseur. Il faut y voir le lien de complicité et non de soumission. »

« J’ai été maire pendant 37 ans et comme tous les maires des communes du moyen et haut pays, nous avons toujours accueilli gratuiteme­nt les petits cirques »,

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(Photo Jean-françois Ottonello) Bruno Togni a reçu le clown d’argent du festival internatio­nal du cirque de Monte-carlo et le prix du public pour son numéro de dressage de tigres.

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