Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le Brésil a voté pour son président, Lula l’emporte avec moins de 51 %
Les bureaux de vote ont fermé hier à 17 heures locales (21 heures dans l’hexagone) pour le second tour de la présidentielle au Brésil et, durant les heures qui ont suivi, le pays, et de très nombreux observateurs dans le reste du monde, ont retenu leur souffle dans l’attente du nom du vainqueur : le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, ou l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, favori. Plus la soirée passait, toutefois, plus ce dernier était en bonne posture. Et à quasiment minuit dans l’hexagone, les autorités indiquaient que le résultat ne pouvait plus s’inverser. Lula était alors crédité de 50,83 % des voix, en hausse lente mais constante, avec près de 99 % des bulletins dépouillés. Ces résultats presque définitifs indiquaient, donc, des scores très serrés, cohérents avec le dernier sondage de référence, samedi soir, qui donnait Lula à 52 % contre 48 % pour Bolsonaro... avec une marge d’erreur de deux points.
Le suspense, après une campagne brutale, émaillée de coups bas, d’insultes (« alcoolique» , « voleur », « pédophile », « cannibale »…) et d’un torrent de désinformation sur les réseaux sociaux – unique source d’information de nombreux Brésiliens – aura été d’autant plus fort qu’une polémique a entaché le déroulement du vote : la mise en place, dans certaines régions – notamment le Nordeste, fief de Lula – de barrages filtrants par la police routière fédérale, qui ont retardé l’arrivée des électeurs aux bureaux de vote. Il a fallu une décision de justice express pour que ceux-ci soient levés.