Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Greta Thunberg : « La COP est un échec »
La militante a accusé d’inaction les dirigeants qui participent au sommet sur le climat, évoquant un « festival du greenwashing ».
L’égérie du mouvement des jeunes pour le climat, la Suédoise Greta Thunberg a qualifié la conférence climat de Glasgow d’« échec »,
hier, devant des milliers de jeunes venus manifester dans cette ville écossaise pour appeler à l’action contre le dérèglement climatique qui menace leur génération et les suivantes. « Ce n’est pas un secret que la COP26 est un échec », a-t-elle lancé à plusieurs milliers d’enfants, adolescents et jeunes adultes, en qualifiant la conférence de « célébration du business as usual et du blabla ». « Nos leaders ne montrent pas le chemin, voici à quoi ressemble le leadership », a-t-elle poursuivi en désignant la foule.
« Nos rois sont nus (...) L’histoire les jugera sévèrement », a-t-elle dit à propos des leaders rassemblés pour la COP, les accusant une fois de plus d’inaction et évoquant à nouveau un « festival de greenwashing ».
Une deuxième journée de manifestations est prévue aujourd’hui à Glasgow, à l’issue de la première de deux semaines de COP26, pour crier l’urgence climatique face aux effets dévastateurs à travers la planète de la hausse des températures due aux émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines. Hier, de nombreux petits Ecossais ont manqué l’école et chanté de leur voix claire dans les rues de Glasgow avec des jeunes venus du monde entier. Les habitants, penchés à leur fenêtre ou alignés le long des rues du vieux centre-ville bordées d’immeubles de grès ocre ou rose observaient la marche parsemée de bannière affichant « Pas de planète B » et scandant « Si ce n’est pas maintenant, alors ce sera quand ? »
Formules choc sur les banderoles
Dans la foule conduite par le mouvement mondial Fridays for Future et parmi les orateurs se trouvait également la militante ougandaise Vanessa Nakate.
Inspirés par Greta Thunberg, des millions de jeunes sont descendus dans la rue à travers le monde en 2019 pour réclamer à leurs dirigeants d’agir plus vite et plus fort contre le réchauffement de la planète. Interrompues par la pandémie de
Covid-19, ces manifestations hebdomadaires du vendredi reprennent depuis quelques semaines, avec toujours à leur tête leur égérie scandinave dont les formules choc se retrouvent sur les banderoles. En octobre, le ministre de l’environnement italien Roberto Cingolani et le président de la COP26 Alok Sharma avaient promis de transmettre à Glasgow le manifeste adopté par 400 jeunes du monde entier réunis à Milan sous l’égide de L’ONU : une cinquantaine de pages de propositions en matière de transition énergétique, de financements ou de participation citoyenne.
L’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de +2 °C, si possible +1,5 °C, pour éviter les pires impacts du dérèglement climatique, qui provoquent déjà des ravages à travers la planète. Chaque dixième de degré supplémentaire entraîne son lot de conséquences.
Mais, selon les dernières estimations de L’ONU, le monde se dirige vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7 °C.