Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Pourquoi l’extension du terminal fait-elle débat ?
Dans un objectif de réduction des gaz à effet de serre (pour rappel, le président de la Métropole a promis une diminution de 55 % d’ici 2030), ce projet peut sembler à contre-courant. « Si on agrandit un terminal, c’est pour augmenter le trafic. S’il est stable ou en baisse, le projet n’a pas de sens », argue le directeur de recherche au laboratoire océanographique de Villefranche-surmer, Jean-pierre Gattuso.
L’appel d’offres de l’extension du terminal 2 mentionne même une augmentation de quatre millions de passagers par an. « Selon nos calculs, ça induirait 10 000 vols annuels supplémentaires », indique le président départemental de France nature environnement (FNE 06), Laurent Parzy.
A noter : à la page 123 de son étude d’impact, l’aéroport indique que l’extension permettrait de porter sa fréquentation à 21,6 millions de voyageurs par an en 2030. Ils étaient un peu moins de 14,5 millions en 2019. Ce qui donne une augmentation de sept millions de passagers. « L’étude d’impact est insuffisante car elle ne porte que sur l’immobilier. Tout est déjà artificialisé, forcément que l’impact est moindre. Si on prend en compte l’augmentation des vols, ce ne seront pas les mêmes chiffres »,
Parzy.
Dans le dossier d’enquête de l’extension, on trouve aussi l’avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE Paca). Elle demande que l’étude d’impact soit complétée par une évaluation des émissions de GES et une présentation des mesures permettant de les éviter ou de les réduire. « Il manque une justification acceptable de l’extension du terminal alors qu’aucune modification (stationnement, pistes, trajectoires) n’est envisagée sur l’aménagement du trafic aérien lui-même », conclut-elle. complète Laurent