Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Des Niçois se liguent pour soutenir le Père Florini
Convaincus de l’intégrité du curé de Saint-pierre d’arène, impliqué dans une affaire de legs d’or détourné, des dizaines de Niçois et d’azuréens renouvellent leur confiance au prêtre
Un comité de soutien est en cours de constitution en faveur du père Gil Florini. L’emblématique curé de la paroisse Saintambroise/saint-pierre d’arène, rue de France, impacté par une affaire de détournement de legs d’or. Gil Florini. Un homme d’eglise qui a le verbe haut et la voix forte. Qui n’a pas froid aux yeux. Qui est médiatisé depuis des années parce qu’il chante la variété, élève des chevaux, crée un pastis nissart et d’autres produits plus spiritueux que spirituels, bénit animaux et portables, fut la pieuse égérie de Jeanne Augier, patronne du Negresco qui l’a même fait entrer au conseil d’administration du palace, a fondé le forum Jorge François abritant restaurant solidaire, expos, pièces de théâtre… Jusque-là, tout le monde s’en amuse, sourit, murmure, trouve parfois qu’il force un peu le trait, mais bon… Sauf que lorsque la justice s’en mêle, alors là, il y a du vinaigre au fond du bénitier.
Sursis et amende
Dans notre édition du 9 décembre, nous relations une affaire examinée devant le tribunal correctionnel. À la barre, deux hommes : Didier Torres, ex-délégué épiscopal à l’immobilier, responsable des legs et économe diocésain adjoint et Gil Florini. Tous les deux condamnés pour abus de confiance. Selon la justice, ils sont de mèche et auraient détourné un lot de pièces en or. Le curé a été condamné à 7 mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. Il a fait appel, d’autant que d’après son avocat, Me Pierrepaul Valli, « tous les éléments ne sont pas sur la table… » La décision de justice et les articles de presse qui ont suivi n’ont pas été du goût des amis du curé. En réaction, ils ont monté un comité de soutien. « Quand on lit cela dans la presse, ça choque et ça blesse, parce qu’on connaît la personne et on sait que ce n’est pas possible. » Celle qui prononce ces mots, c’est Sylvie Parodi, aujourd’hui aide-soignante, mais qui fut durant 4 ans, secrétaire à la paroisse, où elle a côtoyé quotidiennement l’atypique serveur de Dieu. Elle poursuit : « Il est tout le contraire du portrait qu’on veut en faire et c’est pourquoi on veut témoigner de son honnêteté. »
Croyants ou pas
On ? Sylvie Parodi, soeur Marie-claude Marty qui travaille à la paroisse, la journaliste Hélène France et Fernand Parodi, époux de Sylvie. Ils ont formé le noyau dur du comité, mais d’autres personnes les ont rapidement rejoints. À ce jour, plus d’une centaine, « principalement des paroissiens », mais également des non-croyants appréciant le travail social du prêtre ainsi que des élus azuréens. Qui précisément ? Pour l’instant, mystère. « Le comité étant en cours de création, nous ne pouvons pas encore donner les noms des personnes qui ont officiellement adhéré. Dès que le recueil des adhésions sera terminé, la liste sera consultable par tous. » Côté monde chrétien, hormis des diacres, aucun prêtre n’aurait souhaité faire partie du comité.
Pas d’argent en jeu
Un soutien de quel ordre pour ce groupement ? Financier ? « Pas du tout. L’adhésion est totalement gratuite, il n’est pas question de payer quoi que ce soit, affirme Sylvie Parodi. Il s’agit d’un soutien moral porté par un mouvement populaire et spontané. Le père Florini n’est pas n’importe qui. Comment peut-on le laisser seul ? »