Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Johnny souffrait d’un gouffre affectif »

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Son mariage éclair avec Johnny – deux mois et deux jours entre 1981 et 1982 – a (1) eu la fâcheuse tendance d’en faire la grande oubliée de la galaxie Hallyday. Babeth Etienne passant systématiq­uement après Sylvie, Adeline ou Nathalie Baye au rayon « ex »... Et pourtant leur histoire fut loin d’être une passade. « Notre liaison a tout de même duré trois ans », a l’habitude de souligner celle qui s’illustra également à Saint-tropez. « Nous nous sommes connus lorsqu’il se séparait de Sylvie et puis un jour, en fin de tournage du Gendarme et les Gendarmett­es,

c’est moi qui ai appris notre rupture dans les journaux. Johnny avait rencontré Nathalie Baye sur un plateau télé... »

Longtemps, Babeth a décliné les propositio­ns pour raconter son intimité dans le sillage de l’idole. Même lorsqu’il a tiré sa révérence en décembre 2017, elle est restée d’une discrétion absolue sur ses incartades passées. Comme un écho aux propos de Johnny qui confiait dans ses mémoires de 2013 (Dans mes yeux) qu’elle fut « la femme la plus classe dans la séparation ». Trois ans après son décès, sort pourtant

Je me souviens de nous, opus mémoriel écrit d’une plume élégante sur une idylle en montagnes russes qui rebondit plusieurs fois vers nos rivages. Babeth la Parisienne, revient d’ailleurs s’y immerger régulièrem­ent. Que ce soit chez les « copines» tropézienn­es ou vers sa soeur Béatrice, installée à Nice.

En , vous nous confiiez que l’histoire avec Johnny était un secret qui ne regardait personne d’autre que vous. Qu’est ce qui a changé la donne ?

J’ai beaucoup hésité... Et puis les copains de mon fils Otto [fruit de son union avec un industriel allemand, ndlr], qui ont tous une trentaine d’années, étaient curieux des coulisses de cette histoire qui pour eux paraissait incroyable.

Lorsque je leur en parlais, ils découvraie­nt une facette du personnage qu’il ne connaissai­t pas. Un Johnny romantique, secret... Tous trouvaient que c’était dommage de garder ça pour moi. Je voulais aussi en finir avec cette idée que je n’étais qu’une parenthèse dans la vie de Johnny. Ce qui m’a toujours profondéme­nt blessé... Alors j’ai enjambé mes réticences pour conter cette passion portée à son comble tout en signant un hommage, car je suis ravie d’avoir partagé un moment de sa vie.

Le premier temps fort est lorsqu’avant d’emménager ensemble avenue Foch, Johnny vous fait découvrir Saint-tropez au printemps . Un village que vous ne quitterez jamais ? C’est vrai, j’y ai même rencontré le père de mon fils en marge d’un séjour chez des amis. Nous sommes restés une dizaine d’années ensemble.

Saint-tropez c’est aussi l’officialis­ation publique de votre relation, lors du mariage d’eddy Mitchell en mai ... Exactement ! Après la cérémonie en mairie, nous nous sommes tous retrouvés dans la villa du Cap de leur copain Eddie Barclay. C’est là, lors de la fête que tout s’est joué. Les flashs crépitaien­t et on me mitraillai­t comme si j’étais la nouvelle merveille du monde ! (Rires) À notre retour à Paris, les paparazzis campaient au pied de notre immeuble.

À défaut de bague au doigt, vous passez déjà une boucle à l’oreille de Johnny au village...

Oui, Johnny trouvait qu’avoir l’oreille percée était un accessoire de plus à sa rock attitude. Nous sommes allés place de la Garonne chez un bijoutier. Je me souviendra­i toujours d’eddy Mitchell se précipitan­t au Gorille, sur le port, chercher un verre de cognac pour Johnny au cas où il tournerait de l’oeil ! (Rires) Par la suite, au cours d’un autre voyage, je lui ai offert cet “anneau de gitan” qu’il souhaitait tant.

Très vite vous percevez son hyper-sensibilit­é mais aussi son ultra-possessivi­té. Gardera-t-il ce trait de caractère jusqu’au bout ? Je ne parle que de ma vie, pas de celle avec ses autres femmes ! Sa jalousie et sa possessivi­té s’expliquent par une histoire qui fut extrêmemen­t fusionnell­e. Aimer quelqu’un c’est aussi supporter tous ses défauts... Et dans l’ombre de Johnny se dessinaien­t les contours d’un immense gouffre affectif. On dit aussi que l’amour dure trois ans... Nous étions dans ce schéma-là !

Vous qui étiez aussi son soutien, êtes-vous parvenue à percer la carapace et comprendre ce qui clochait derrière son vague à l’âme cyclique ?

Non... Ce sont des choses qu’il a gardées au fond de lui-même. Quand il se renfermait dans la contrariét­é, personne ne pouvait ouvrir la porte. Il fallait le laisser. Ne pas l’emmerder. Et puis ça passait.

C’est lors du mariage d’eddy que tout s’est joué”

Nous voulions un enfant mais n’avons pas forcé le destin”

Avez-vous regretté de confier vos chagrins d’amour à Hervé Vilard qui en fera la chanson

en  où il vous cite ? J’étais tellement malheureus­e le soir où je lui ai parlé de ça... On se retrouvait à l’elysée-matignon et il percevait bien ma tristesse. Je n’ai rien à redire sur cette chanson. Je revois Hervé régulièrem­ent à Paris. Nous sommes amis. Il est tellement drôle !

pleurer Pas

Les voyages, la demande de fiançaille­s après un concert, le mariage à Los Angeles, etc., il fallait vivre tout cela malgré les désillusio­ns vécues ensuite ? Complèteme­nt ! Franchemen­t à - ans, je mets au défi

 ?? (Photos docs N-M, La Réserve et Collection personnell­e Babeth Etienne) ?? Lors de leur voyage en Écosse en , destinatio­n de leur premier baiser...
(Photos docs N-M, La Réserve et Collection personnell­e Babeth Etienne) Lors de leur voyage en Écosse en , destinatio­n de leur premier baiser...
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