Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Le bois appelle la vie »
Celle qui avait choisi le mannequinat pour s’évader de sa vie de province, reste (encore) discrète sur la scène artistique où pourtant, elle a trouvé son propre moyen d’expression dans la gravure sur bois en utilisant une technique chinoise, ancestrale, remontant au XIIIE siècle. Le moyen d’être soi, aussi, pour la jeune femme qui, pendant dix-huit ans, a dû jouer des codes et s’improviser autre. « Parfois, je m’ennuyais tellement dans les soirées que je sortais mon carnet à dessin… ». « Mon vieux rêve d’enfant était d’être artiste… ». « Lors de la troisième année [aux Beaux-arts], je me suis demandé ce que je pouvais raconter qui sorte de l’ordinaire. Elle qui a toujours voulu sortir des cases dans lesquelles on a toujours voulu la placer, a donc choisi de travailler son message. Et quel meilleur matériau que le bois, matière végétale où la créatrice renoue avec différentes traces de vie.
Zoé Ouvrier créé des grands formats, des paravents en plusieurs volets entre autres, comme autant de moments de vie qui se rejoignent sur la « toile ». Toujours dans la même recherche intellectuelle et artistique : « Le bois appelle la vie », confie l’artiste.
Elle peint la planche d’abord, avant de l’utiliser pour « récréer des univers… » Elle renoue avec l’empreinte de l’arbre, le redessine, brut et sinueux.
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« C’est un moyen de communiquer beaucoup de messages, de créer un dialogue avec nous-même. C’est comme écrire une métaphore de la nature… », relève-t-elle. Lui redonner corps, relief. Recréer le chemin d’une forme de vie, sans rupture.
« J’ai aussi un rapport très fort avec la lumière », poursuit l’artiste. La lumière, symbole de la naissance. «Je me suis aussi rendue compte que je donnais vie à des personnages, des personnalités… », toujours en lien avec la « enfantin », « Ce qui m’intéresse, c’est transmettre un message, ouvrir un dialogue, raconter des histoires ».