Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Cornet joue les lignes

En marge du tournoi de la Fédération disputé au TC Giordan, où elle a chuté en quarts jeudi contre Fiona Ferro (6-3, 6-3), la Niçoise s’est confiée sur une autre de ses passions : l’écriture

- CHRISTOPHE­R ROUX

Gratter le vernis. Découvrir ce que cache la vie loin du court et sortir du tribunal des réseaux sociaux qui la cantonne à la ‘‘joueuse colérique’’ et son classement WTA (59e actuelleme­nt). Alizé Cornet ne nie pas son tempéramen­t de feu mais le portrait reste étriqué et biaisé. Une personnali­té se dessine dans la complexité, rarement dans le raccourci. C’est donc un pan méconnu de sa vie que la Niçoise a accepté d’aborder mardi, avant sa reprise à Nice, lors d’un tournoi offert aux Tricolores pour retrouver le rythme et sortir du long tunnel du coronaviru­s.

« Ecrire, c’est comme une seconde nature »

Avant de chuter contre Harmony Tan et après une séance d’échauffeme­nt, l’Azuréenne, « à la cool », s’est livrée quelques minutes sur sa passion pour l’écriture. Activité qui l’apaise comme la méditation. Le sujet n’est pas une lubie mais un amour de jeunesse, profondéme­nt ancré. Mais le voilà qui quitte, pas à pas, la sphère privée. Le 9 septembre, les éditions Amphora publieront le premier livre de la joueuse de 30 ans, Sans compromis, mix entre « carnet de bord et autobiogra­phie ». Pour aller plus loin, la pensionnai­re du Nice LTC s’est essayée au roman pendant le confinemen­t. « J’ai toujours adoré écrire, depuis toute petite, confesse la jeune auteure. J’étais hyper créatrice, j’écrivais des BD, des poèmes, beaucoup de journaux intimes. C’était ma grande passion. J’en ai des pages et des pages (rires). Ecrire, c’est comme une seconde nature. J’ai écrit mon autobiogra­phie naturellem­ent, en seulement quatre mois l’année dernière. J’ai toujours su que j’étais capable d’écrire un livre. Je me suis lancée comme ça, un matin en me levant à Wimbledon. Ça m’a bien fait la main. Trouver les bons mots pour exprimer ce que j’avais à dire n’était pas évident mais, au final, ça s’est révélé un exercice assez simple. Quand j’ai terminé, j’ai eu le blues. J’ai donc voulu m’essayer à un autre genre. Le roman est celui qui me touche le plus et me permet de m’évader. »

Oiseau de nuit

Cornet n’a pas prévu de faire publier son roman. « Ce n’est pas d’actualité. On verra comment marche le premier bouquin. Mon objectif est de le finir d’ici la fin de l’année pour le faire lire à mon entourage », prévientel­le, consciente que le nouvel exercice auquel elle s’astreint se veut délicat. « Mon journal de bord, je l’ai écrit à ‘‘l’arrache’’ dans les avions, les hôtels, parfois sur des bouts de papier que je laissais traîner dans mon sac. Dès que j’avais une idée, je ne la laissais pas s’échapper. Pour ma biographie, je partais d’une histoire toute faite et il fallait juste la mettre en forme avec les meilleurs mots possibles. Là, c’est écrire une histoire fictive, à partir de rien. Je suis plus organisée, plus pro. Je me suis mise derrière mon ordinateur, dans le salon. J’en avais besoin. C’est tellement difficile que si je n’étais pas dans des conditions optimales, au calme, l’inspiratio­n ne venait pas facilement. » La trentenair­e, oiseau de nuit, aime libérer sa plume au crépuscule. Ce que le confinemen­t lui a permis. « Je pouvais écrire jusqu’à 3-4h du matin. Je suis une personne de la nuit (rire). Quand plus rien ne se passe, c’est là que je suis créative. » La 59e mondiale ne souhaite pas s’épancher sur le contenu de son récit. « Je vais encore le modifier, pose-t-elle, mystérieus­e. Ça n’a rien àvoiravecl­esport.Ilyaunpeud­e faits réels et cela s’inspire d’une histoire. Je n’en dirai pas plus. » Ses inspiratio­ns sont multiples. « Elles dépendent de mes lectures, plus que d’un auteur. C’est drôle. Désormais, quand je lis, je suis davantage dans l’analyse du style que dans la lecture. Je me dis : ‘‘Tiens, lui structure ses phrases comme ça. Là, l’action se passe ainsi. Ici, il y a telle descriptio­n.’’ » Alizé prend tellement de plaisir qu’elle en ferait volontiers son métier. Une fois la raquette remisée.

Finales, aujourd’hui dès h

Dames : K. Mladenovic - F. Ferro Messieurs : P.-H. Herbert - G. Simon

Matchs à huis clos, à suivre sur tv.fft.fr.

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(Photo FFT/Guillaume Baraise) La Niçoise a repris la compétitio­n avec quelques douleurs à l’épaule.

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