Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Hôpitaux publics, privés
Dans le département, s’organise une prise en charge graduée, impliquant les hôpitaux publics et les cliniques privées prêts à venir en renfort du CHU en cas de saturation de la réanimation
es départements des Alpes-Maritimes et du Var ont basculé en « zone d’exposition à risque », avec une circulation active du virus. Des cas confirmés dans des Ehpad qui abritent une population très âgée dont on sait qu’elle risque de développer des formes sévères de Covid-. D’autres cas graves parmi des patients plus jeunes doivent être pris en charge dans des services de réanimation, par des professionnels formés. Or, partout en France, ces ressources sont rares, adaptées aux besoins heureusement limités d’habitude. Mais la vague arrive sur nous, plus personne n’ose sur ce point émettre le moindre doute, et la capacité d’accueillir des malades en situation de détresse respiratoire aiguë, doit impérativement croître. Conscients depuis des semaines de cette nécessité, informés de la situation dramatique vécue par les établissements du grand Est, les hôpitaux de la région se sont organisés pour augmenter le plus possible ces ressources. Selon nous sources, environ lits de réanimation devraient être rapidement disponibles, soit près du triple des ressources habituelles.
NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr Établissement de niveau 2 l’hôpital d’AntibesJuan-les-Pin sestprêtà accueillir des patients graves Covid. Rencontre avec Bastien Ripert et Fabrice Tiger, directeur et président de la commission médicale de l’établissement.
Avant de vous interroger sur vos capacités de réanimation, un message à destination de tous ?
Nous savons que parmi tous les patients Covid-, % font des formes sévères et % des formes graves. Si ces cas se chiffrent par dizaines de milliers, nous ne pourrons faire face. Aussi est-il fondamental d’éviter de tomber malade, en respectant scrupuleusement les consignes de confinement. Se retrouver en réanimation, c’est très grave. On n’y va pas trois semaines, puis on est sur pied. Si nous évitons le pic, et parvenons à prendre en charge les patients de façon progressive, dans la limite de nos capacités, il n’y aura aucune perte de chances pour les patients hospitalisés.
Quel est le taux d’occupation actuel de votre service de réanimation ?
Il est de %, avec lits libres sur . La semaine dernière, il n’y avait que lits libres. Le confinement, en limitant notamment toutes les activités à risque d’accidents graves, combiné à la déprogrammation de toutes les interventions non urgentes comme la chirurgie bariatrique,
Le service de réanimation de l’hôpital d’Antibes pourra accueillir jusqu’à patients dans des chambres en pression négative (la photo a été prise il y a plusieurs mois).
devrait rapidement nous permettre d’avoir de plus en plus de lits libres pour accueillir des patients Covid.
Combien de cas graves Covid- êtes-vous d’ores et déjà en capacité d’accueillir ?
On a déjà lits dédiés prêts à accueillir ces patients et nous augmenterons cette capacité en fonction des besoins. Nous pouvons aller jusqu’à lits de réanimation, en pression négative, parfaitement « armés » en scopes [moniteurs de surveillance] et respirateurs. Et nous avons aussi une réserve de lits en salle de réveil et en unité de soins continus en pneumologie.
Quid des personnels ?
L’unité compte plusieurs médecins réanimateurs et infirmiers anesthésistes. Des renforts se tiennent prêts.
Plusieurs patients Covid sont actuellement hospitalisés en réanimation au CHU de Nice. À partir de quel
moment est-il prévu que les hôpitaux de niveau , à l’instar d’Antibes, hospitalisent eux aussi des malades ? C’est le Pr Ichai, cheffe de pôle du CHU de Nice qui nous donnera, en lien avec le directeur général du CHU de Nice et l’agence régionale de santé, le signal selon le niveau de saturation des lits de réanimation situés aux hôpitaux l’Archet et Pasteur à Nice.
Pourra-t-on éviter la situation de débordement dans laquelle s’est retrouvée Mulhouse ?
Dès que Mulhouse s’est retrouvée en surcharge, avec un service Covid exclusif, il n’a pas été possible de transférer tous les patients Covid. Cette expérience est remontée au ministère, et on nous a demandé de nous organiser par département et par groupement hospitalier de territoire, de façon à ce que l’hôpital ne se retrouve pas débordé alors qu’il existe des lits libres dans un établissement voisin. Cela indépendamment du fait d’augmenter, au niveau de chaque établissement, le nombre de lits par paliers successifs. Et c’est tout cela que nous avons fait. Et aujourd’hui, nous sommes prêts. (DR)
Y a-t-il une organisation à un niveau plus large ?
Oui, nous collaborons également avec le Var et les Bouches-du-Rhône.