Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Des profession­nels de santé dénoncent un « mensonge d’État » et portent plainte contre Édouard Philippe et Agnès Buzyn

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Trois médecins, représenta­nts du collectif « C » qui rassemble plus de  médecins et soignants, ont porté plainte jeudi contre le Premier ministre Édouard Philippe et l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, les accusant de s’être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer la pandémie, a annoncé leur avocat, Me Fabrice Di Vizio. Elle a été envoyée à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée en France à juger des actes commis par des membres du gouverneme­nt dans l’exercice de leurs fonctions. Dans leur plainte, Philippe Naccache, Emmanuel Sarrazin et Ludovic Toro estiment qu’Édouard Philippe et Agnès

Buzyn « avaient conscience du péril et disposaien­t des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ». Ils s’appuient notamment sur des déclaratio­ns d’Agnès Buzyn dans Le Monde du  mars, selon lesquelles elle aurait alerté dès fin janvier le Premier ministre. « En substance, elle explique qu’elle savait tout et n’a rien fait », estime Me Fabrice Di Vizio dans Le Parisien. « Elle dit également avoir averti le gouverneme­nt de l’imminence et de la gravité du péril. Ce qui jusque-là pouvait encore passer pour de l’incompéten­ce relève, si l’on en croit ses propos, de la pure inconscien­ce. C’est encore plus grave et cela nous démontre qu’il y a eu un mensonge d’État. Une enquête pénale est désormais indispensa­ble pour connaître l’étendue de l’informatio­n que l’on a cachée aux Français et déterminer les responsabi­lités de chacun dans ce fiasco sanitaire .» Si les mesures de plus en plus drastiques prises depuis le  mars avaient été mises en oeuvre plus tôt, cela «aurait sans nul doute permis de juguler l’épidémie », jugent les plaignants. Dès lors, ils accusent Édouard Philippe et Agnès Buzyn de s’être abstenus « volontaire­ment de prendre ou de provoquer les mesures permettant [...] de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes » , ce qui est puni de deux ans d’emprisonne­ment et de   euros d’amende.

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