Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Sans-abri : vivre dehors à l’heure du confinemen­t

Comment faire face à la crise sanitaire sans précédent lorsque l’on est sans domicile fixe ? Une question à laquelle répondent les équipes vouées au social sur le terrain dans les rues d’Antibes

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

La mesure gouverneme­ntale de confinemen­t vient soulever un paradoxe : comment faire lorsque l’on est à la rue ? Pour les principaux concernés, le quotidien ne change pas foncièreme­nt. Non loin des derniers commerces au néon encore allumé, les habitués de la manche restent emmitouflé­s. Dans leur coupelle, un peu moins de piécettes, faute de passage... Mais toujours la même galère, pourtant. « Heureuseme­nt on peut toujours aller à la Croix-Rouge le matin », sourit l’un d’entre eux, habitués de l’aide alimentair­e fournie au 6 rue de l’Isle le mardi et mercredi matin. Une antenne dirigée par Marika Roman qui axe les forces de son équipe vers les missions essentiell­es : « Nous avons fermé notre vestiaire et vestibouti­que pour le moment. Et nous n’assurons pas de formation aux premiers secours. » Le centre médical, lui, reste ouvert comme à l’accoutumée du lundi au vendredi. « Les patients à risque portent un masque que nous leur donnons. Au moindre doute nous avons une pièce réservée pour mettre le patient en attente le temps que les secours arrivent pour le prendre en charge. » Quid des maraudes auprès des sans-abri ? « Elles sont maintenues, bien évidemment. Notre équipe les réalise en sécurité avec gants, masques et gel. »

Bientôt une structure pour les SDF positifs ?

Quant à l’inquiétude auprès de ce public fragile, la présidente de l’unité locale reconnaît : « Pour l’instant les personnes que nous avons accueillie­s en stress à ce sujet ne vivaient pas dans la rue. Mais en grande précarité tout de même. » Des cas de coronaviru­s ont-ils été détectés par la CroixRouge d’Antibes-Vallauris ? « Aucun confirmé. Mais nous avons eu des suspicions qui ont été levées par l’hôpital de la Fontonne avec lequel nous travaillon­s. »Etsi un malade était sans toit ? « La Direction départemen­tale de la cohésion sociale travaille sur la mise en place de structures spécialisé­es afin que ces personnes puissent être prises en charge dans un logement avec une chambre pour elles. » Si la situation évolue bien évidemment au jour le jour, l’équipe fonctionne au complet. Tout comme celle de l’urgence sociale antibois. « Nous pouvons répondre aux demandes des personnes souhaitant un accueil de nuit avec les trente-deux places au centre », souligne Daniel Meiffret, directeur du CCAS qui précise : « Pour autant, nous ne pourrons augmenter ce nombre. » Côté fréquentat­ion ? « Le jour ce sont entre 80 et 100 personnes qui passent. Pour l’instant nous ne constatons pas de hausse dans les demandes .» Là-bas, comme dans tous les lieux qui reçoivent encore du public, les règles d’hygiène s’affichent et s’appliquent. Pour lutter contre le virus, en plus de se battre pour s’en sortir.

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(Photo Clément Tiberghien) Les équipes oeuvrant auprès des sans-abri restent sur le terrain dans les rues d’Antibes.
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