Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Votre attestation s’il vous plaît »
Dès hier midi, policiers et gendarmes ont procédé aux premiers contrôles des déplacements dans les Les forces de l’ordre ont fait preuve de pédagogie mais les sanctions vont tomber
chez vous ! » .À compter d’hier midi, 100 000 policiers et gendarmes se sont déployés sur tout le territoire pour mettre en oeuvre l’injonction du président de la République et du ministre de l’Intérieur. « Nous avons commencé à faire des contrôles de zone », confirme le lieutenant-colonel Dominique Blasius, du groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes. « Nous suivons bien évidemment les consignes du gouvernement. Les directives arrivent peu à peu », explique l’officier. Depuis hier matin, les forces de l’ordre peuvent s’appuyer sur le décret 2020-260 qui « porte réglementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus ». Des restrictions de la circulation, aux libertés individuelles mais pour la bonne cause et qui semblent acceptées par la population.
Restez Fermeté et compréhension
Chacun doit désormais justifier de sa présence sur la voie publique avec une attestation sur l’honneur. A défaut, les personnes contrôlées s’exposent à une amende de 38 euros qui sera portée très vite à 135 euros, a prévenu Philippe Castaner. Les contrôles fixes et mobiles ont surtout permis hier de rappeler les nouvelles règles pour les piétons et les usagers de la route. « On fait preuve de pédagogie puis on verbalisera », prévient le lieutenantcolonel Blasius. Quand ? Peut-être dès aujourd’hui. Mêmes méthodes chez les policiers nationaux. A Nice, sur la promenade des Anglais, boulevard du Mercantour... des patrouilles ont intercepté hier après-midi des automobilistes afin de vérifier les attestations de déplacement. Conjuguer fermeté et compréhension, discipline collective et temps d’adaptation, telle est la mission délicate des forces de l’ordre. « Ce n’est pas le couvre-feu non plus », veut rassurer le lieutenant-colonel Blasius. Sur le terrain, ses camarades sont équipés de kits individuels comprenant gel, gants, masques et gel. « Ils les mettent autant que de besoin. » Un équipement qu’exigent les syndicats de police (lire par ailleurs). Les militaires eux-mêmes ne sont pas à l’abri. Cinq gendarmes mobiles affectés à Grasse ont été testés positifs, entraînant le confinement de 110 militaires. «Ils sont toujours en confinement », indique le lieutenantcolonel Blasius, pour qui il n’y a « pas de situation aggravée, ni d’hospitalisation ».
Patrouilles mixtes
Si les policiers municipaux n’ont pas le pouvoir juridique de contrôler les attestations, ils pourront intégrer dès ce mercredi des patrouilles mixtes associés aux policiers nationaux. L’objectif sera de faire respecter les distances de sécurité dans les files d’attente, les marchés, les supérettes... et de contrôler les commerces qui braveraient les interdictions d’ouverture. Le dispositif de confinement est inspiré de celui mis en place en Italie depuis huit jours. Nos voisins ont subi jusqu’à présent 13 000 contrôles pour seulement 4 500 amendes. Puisse le civisme transalpin inspirer les Azuréens.