Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Vite, une loi aux petits oignons
Franck Viano et d’autres becs fins se disant garants du patrimoine gustatif nissart, attendent, espèrent un arsenal juridique interdisant d’employer à tort et à travers un nom de recette. «Tant qu’on n’aura pas ce bouclier, on ne sera pas protégé. Il faut respecter la recette originelle», plaide le cuisinier azuréen. Ce qui gêne particulièrement les défenseurs de la gastronomie niçoise, c’est la récurrence de ce qu’ils considèrent comme un galvaudage : «Les autres recettes françaises ne sont pas tant estropiées. Même si elles sont industrielles, même si elles ne sont pas super, on ne les abîme pas. On ne voit jamais du cassoulet avec des petits pois ou des pois chiches. Ici, avec la salade niçoise ou le pan bagnat, on en prend toujours plein la tête. Il y a des règles, il faut les suivre.» Ces règles passeront probablement par un texte de loi. «La députée Marine Brenier, assistée de Jean-Luc Gag, féru des traditions du terroir, travaille dessus et prépare un dossier vraisemblablement présenté en début d’année, en lecture, à l’Assemblée nationale. Cela devrait déboucher sur une loi protégeant toutes les recettes issues de la gastronomie française. Seules les collectivités, les associations reconnues comme oeuvrant depuis des années sur le patrimoine, pourront déposer une recette. «La» recette. Ensuite, en cas de non-respect, elles pourront ester en justice. Il faut revenir vers les gens qui savent...»